«La prochaine élection présidentielle fait l'objet d'une campagne insidieuse tendant à la frapper de suspicion.» Le chef de l'Etat a signé, hier, le décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour jeudi 8 avril 2004, en vue de l'élection à la présidence de la République, indique un communiqué de la présidence de la République. Cette convocation met définitivement un terme aux spéculations de certains politiques qui souhaitaient le report de cette échéance. Aït Ahmed et Abassi Madani n'auront donc pas été entendus par Bouteflika qui, par ce geste, entend respecter la légalité constitutionnelle. A ce propos justement, le président de la République a lourdement insisté, dans une instruction accompagnant le décret, sur les aspects légaux devant entourer l'opération électorale. Aussi, rappelle-t-il les principaux amendements à la loi organique portant régime électoral. Enumérés un à un, lesdits amendements sont jugés par le chef de l'Etat comme autant de garanties données aux candidats dans le cadre du prochain scrutin. Le président de la République a estimé dans son instruction que «les nouvelles dispositions retenues doivent encore permettre au dispositif électoral algérien d'enregistrer de nouvelles avancées renforcant la légitimité des institutions élues.» Cependant, il regrette le climat délétère qui caractérise la sphère politico-médiatique depuis quelques mois. «Avant même leur déroulement (les élections Ndlr), et malgré toutes les mesures prises, les assurances proclamées et les garanties données, la prochaine élection présidentielle fait l'objet d'une campagne insidieuse tendant à la frapper de suspicion», affirme-t-il, en soulignant, histoire de justifier les lettres envoyées aux institutions internationales, concernant le prochain scrutin: «Bien que je répugne, personnellement, à toute ingérence étrangère dans notre vie politique nationale et pour mettre fin à toutes ces manoeuvres, j'ai décidé de permettre à des observateurs internationaux, à l'intégrité éprouvée, de pouvoir assister au déroulement de ce prochain scrutin.» Enfin, le chef de l'Etat n'a pas manqué d'interpeller les médias publics et privés à «faire preuve de la rigueur professionnelle requise», tout en émettant l'espoir que «les organes de la presse privée s'astreindront de leur côté, à cette même obligation de professionnalisme et s'attacheront au respect des règles de la déontologie qui impliquent, entre autres obligations, celle de l'objectivité dans le traitement de l'information».