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Sahara-occidental
Large consensus contre Zapatero
Publié dans El Watan le 19 - 04 - 2007

En Espagne, la question du Sahara-Occidental occupe le haut de la scène politique avec des révélations, des accusations de violation des droits de l'homme, par un pays qui bénéficie du soutien du gouvernement en place, alors même que ce pays est constamment interpellé sur sa responsabilité dans le drame fait au peuple sahraoui.
A leur manière, très probablement, les Espagnols d'horizons aussi divers mais qui ont effacé leurs clivages, entendent influer sur le débat en cours aux Nations unies. En ce sens, le Sénat espagnol (chambre haute du Parlement) a approuvé, mardi, à l'unanimité, un projet de motion réaffirmant le « droit légitime à l'autodétermination » du peuple sahraoui, à travers un « référendum libre et démocratique », conformément à la Charte des Nations unies et aux résolutions du Conseil de sécurité. e projet de motion, présenté à l'initiative du groupe parlementaire du Parti populaire (PP, principal parti d'opposition), a reçu le soutien unanime des 236 sénateurs présents à la séance plénière, y compris le groupe socialiste. Autre élément important, le texte souligne, en outre, que la solution au conflit « ne peut passer que par l'acceptation pleine, par les parties, du principe du droit à la libre détermination du peuple sahraoui, sans présupposer, en aucun cas, un quelconque droit de souveraineté marocaine sur le Sahara-Occidental, tant que le peuple sahraoui ne se sera pas prononcé, à travers un référendum libre et démocratique ». Dans un débat précédant ce vote, l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, a affirmé qu'« il y a eu de la part du gouvernement (socialiste en Espagne) l'acceptation, a priori, d'une proposition de l'une des parties (plan d'autonomie marocain), qui est en rupture avec un principe fondamental de tout le processus de règlement, en l'occurrence le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ». Et de souligner que « la proposition marocaine a un problème, soit que personne ne peut accorder une autonomie à un territoire s'il n'exerce pas, au préalable, de souveraineté sur celui-ci », a observé l'ancien chef de la diplomatie espagnole, actuellement porte-parole du groupe parlementaire du PP. Il a rappelé que tous les gouvernements espagnols, depuis la transition démocratique, ont toujours maintenu une position « très claire » sur le conflit du Sahara-Occidental, à savoir le « respect scrupuleux de la légalité internationale, des résolutions du Conseil de sécurité et des efforts déployés par les secrétaires généraux successifs des Nations unies et de leurs envoyés personnels », efforts qui « ont connu leur point culminant, a-t-il souligné, dans le plan Baker II ». Cette position, qui se fonde sur la « neutralité active » adoptée par l'Espagne sur le conflit, s'est maintenue « jusqu'à il y a très peu », mais avec l'arrivée du gouvernement socialiste, il y a eu dans cette position une « inflexion » qui a été perçue par les parties comme un « véritable changement », a-t-il observé. M. Piqué a appelé tous les groupes de la Chambre, y compris le groupe socialiste, à être « conséquents » avec ce qu'ils ont défendu durant plus de 30 ans, et assument le référendum d'autodétermination comme un « prérequis indispensable », afin que les Sahraouis puissent décider de leur destin en choisissant entre « l'intégration au Maroc ou l'indépendance ». « C'est un point sur lequel nous ne pouvons transiger. Jamais aucun gouvernement espagnol n'a transigé sur ce point. La légalité internationale et le Conseil de sécurité non plus », a-t-il conclu. Engagé par cette motion, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, au pouvoir) a déclaré par la voix de sa secrétaire aux relations internationales, Elena Valenciano, qu'il « respecte et défend le droit à la libre détermination » du Sahara-Occidental, avec lequel il a « toujours entretenu des liens solides de solidarité et de coopération » et qu'il « ne trahira jamais, ni n'abandonnera le peuple sahraoui ». La secrétaire aux relations internationales au PSOE avait déclaré, le 8 avril, dans un entretien à l'agence d'information Europa Press, que le plan d'autonomie marocain « pourrait constituer une solution » au conflit avec « l'accord » des Sahraouis. Le Front Polisario, par la voix de son représentant en Espagne, M. Brahim Ghali, avait déploré « l'adhésion dangereuse » du Parti socialiste au plan marocain, observant que ce plan est « contre la liberté d'expression et contre la légalité internationale ». Le Premier ministre espagnol prendra-t-il acte de ce consensus qui s'est réalisé contre son alignement sur la position du Maroc ?

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