Pour sa session inaugurale de l'année 2009, la cour criminelle de Mascara a, au cours de l'audience du samedi, rendu son verdict dans une affaire d'homicide volontaire en condamnant le coupable, auteur d'un meurtre, à la prison à vie, une peine clémente par rapport à la peine capitale demandée par le représentant du ministère public.Les faits remontent au 1er juillet de l'année 2008, quand le jeune R. M., âgé de 23 ans seulement, s'est rendu au domicile du taxieur, K. K., sollicitant ses services pour une course devant de conduire au douar Zouatir, dans la commune de Hachem. Sur leur chemin, R. M. s'est ravitaillé en vin et a exigé du taxieur de faire un détour pour récupérer B. N., sa maîtresse. Arrivés à destination, ils s'installent tous les trois sous un amandier et commencent à consommer leur boisson alcoolique loin de tout regard. Après avoir consommé une bonne partie de vin, l'alcool produit son effet et R. M. soupçonna le taxieur d'avoir exercé des attouchements sur sa campagne N. Fou de rage, il prend une grosse pierre et assena plusieurs coups sur la tête du taxieur avant de lui porter plusieurs autres coups de couteau à différents endroits du corps jusqu'à l'achever. Laissant le taxieur pour mort sur place, le jeune R. M. s'empare des clés de la voiture et décide de rentrer au bercail avec N. Ne possédant pas de permis de conduire et ne sachant pas conduire, R. M. ne peut arriver au terme de son trajet puisqu'en cours de route, le véhicule se renverse dans un ravin et les deux occupants en sortent indemnes. Ils font de l'autostop et rentrent chacun à son domicile. Le lendemain, R. M. se rend à Mostaganem avec N. et sa mère. Il jette à la mer les clés du véhicule et le couteau. Si N. et sa mère sont rentrées le même jour, lui, par contre, prolonge son séjour dans la ville côtière avant d'effectuer un déplacement à Aïn Témouchent, car ce n'est qu'une semaine plus tard qu'il décide de se constituer prisonnier en se rendant à la brigade de la gendarmerie territorialement compétente et avouer son crime. Lors de l'audience, R. M. a changé sa version initiale des faits en signifiant que c'est N., absente à la barre, qui s'est emparée de la pierre pour frapper le taxieur à la tête, mais reconnaît être l'auteur des coups de couteau l'ayant achevé. Cette attitude du coupable au cours de l'audience a conduit la défense à demander le report du verdict et exiger la présence de N., accusée d'avoir participé au meurtre. Toutefois, la cour a donné son verdict en condamnant R. M. à la prison à vie, une peine assortie d'une amende de 300 000 DA aux parents de la victime, 400 000 à son épouse et 400 000 à ses enfants. A. B.