L'”inauguration” du nouveau palais de justice par la tenue du procès d'un de leurs confrères n'a pas été du goût du collectif des avocats du barreau de Mostaganem. À deux reprises, l'audience inaugurale de la session du tribunal criminel près la cour de Mostaganem, qui siège depuis avant-hier dans le cadre de sa troisième et dernière session criminelle de l'année en cours, fut momentanément suspendue en vue d'examiner la demande introduite par la défense pour différer le procès à la fin de la session. Une doléance qui fut sanctionnée par le rejet. Ainsi, fut jugée l'affaire au terme d'un procès qui aura duré toute la journée. Une affaire dont les faits remontent à la nuit du samedi 7 au dimanche 8 mars 2009. Une nuit certainement à jamais indélébile de la mémoire de la petite Samira, âgée de sept ans qui, selon l'arrêt de renvoi, y aura vécu les plus vils attouchements sexuels et érotiques dans la chambre-dortoir, aménagée au sein du cabinet de l'avocat établi à Tigditt. À la barre, le prévenu, âgé de 55 ans et divorcé d'une femme abandonnée avec trois enfants, niera le crime de l'attentat à la pudeur avec violence sur la fillette, qu'il occultera par la narration d'un “emploi du temps” durant les trois jours ayant précédé son arrestation par la police en date du mardi 10 mars. Un emploi du temps à travers lequel l'accusé tentera l'inclusion de la nuit du forfait qu'il dira avoir passée dans son exploitation agricole dans la proche banlieue de Mostaganem. Les témoins, y compris sa propre tante maternelle, l'enfonceront en se “remémorant parfaitement qu'ils l'avaient entrevu le dimanche et non le samedi”. Au terme d'un sévère réquisitoire, le représentant du ministère public requit la peine de 15 années de réclusion criminelle à son encontre. À son tour, la défense plaidera non coupable et soutiendra que l'accusation avait toute latitude de prouver la culpabilité irréfutable du prévenu par le test ADN. Le verdict tombera en fin d'après-midi. L'avocat quinquagénaire sera reconnu coupable. Il sera condamné à la peine de cinq années de réclusion criminelle, en sus de quinze millions de centimes qu'il devra verser au profit de la partie civile.