La nouvelle loi consacrera l'introduction de l'éducation environnementale dans le cycle scolaire. Mercredi dernier, M. Cherif Rahmani, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, présentait devant le conseil de la nation son projet de la nouvelle loi relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable. Un texte qui semble, du reste, lui tenir particulièrement à cœur eu égard, semble-t-il, à l'enjeu que représente actuellement ce chapitre dans l'optique internationale dans la stratégie globale de protection de l'environnement. Au niveau national, la préoccupation semble susciter l'engouement de plusieurs intervenants même si le décalage entre les textes et leur application sur le terrain subsiste au rythme des résistances des uns et l'inconscience des autres… Le principe même de la nouvelle loi soutient que le développement durable s'articule autour de la protection de l'environnement et des modes de développement économique et social. Deux facteurs qui se présentent comme l'essence même de la recherche d'un équilibre et d'une certaine équité intergénérationnelle relative à la préservation des ressources naturelles (eau, air, sol, biodiversité, etc.) et replace, par conséquent, l'être humain au centre des préoccupations. Mais que dit donc la loi ? Elle se distingue par deux principes fondamentaux qui, en définitive, se rejoignent à tout mettre en œuvre pour intégrer l'environnement dans des politiques sectorielles. Les initiateurs de ce texte parlent alors de la nécessité d'inscrire la protection de l'environnement comme partie intégrante du processus de développement. Autrement dit, appliquer le principe du pollueur payeur en développant des études d'impact et autres mesures situant la responsabilité de ceux qui causent des dommages à l'environnement, aux ressources naturelles et donc à la santé humaine. Le principe de responsabilité et de solidarité repose, quant lui, sur l'idée de participation et de nouvelle gouvernance. Cela signifie l'implication des citoyens dans les décisions dans le cadre des mesures législatives et économiques efficaces internalisant les coûts grâce au principe du pollueur payeur. S'inscrit aussi dans ce registre un point lié à la prévention vue comme un facteur très encourageant pour prendre en compte tous les aspects du développement durable et pour étudier les impacts individuels et collectifs des décisions politiques. Cela confirme la responsabilité du politique de faire prévaloir le long terme sur le court terme. C'est là, d'ailleurs, le seul moyen d'éviter la dégradation du patrimoine commun de l'humanité dont la réhabilitation, lorsque cela est possible, nécessite de lourdes dépenses financées par la collectivité. Mais toutes ces dispositions seront d'un effet caduc si elles ne sont pas incitatrices, voire même coercitives lorsque cela s'impose car au-delà des politiques strictement repérables, c'est dans le comportement quotidien des acteurs que doit, peu à peu, émerger le sens de la responsabilité qu'elle soit individuelle ou collective. D'où d'ailleurs la pertinence d'une mesure consacrée par la nouvelle loi qui stipule l'introduction environnementale dans le cycle scolaire. Autre innovation figurant dans le texte concerne le chapitre reconnaissant au citoyen son droit à l'information et au contrôle qui s'avère être, selon les initiateurs de ce texte, le seul moyen de veiller à la conformité entre les valeurs d'écocitoyenneté et l'action publique définie par la stratégie de protection de l'environnement et le développement durable tel que défini par cette nouvelle loi. N. S.