Malgré les budgets colossaux investis dans la wilaya, les efforts n'ont toujours pas permis le décollage des secteurs sensibles. Si lors des deux premiers mandats de Bouteflika, le budget d'équipement de la wilaya s'élevait à 218,3 milliards de dinars, le nombre d'emplois créés n'a été que de 171 840 postes pour cette même période. Mais la plupart de ces postes de travail ne sont que des emplois temporaires, soit 136 806, ce qui fait qu'aujourd'hui le taux de chômage “officiel” caracole toujours à 14%. Le secteur de l'hydraulique, présenté comme l'un des points forts des pouvoirs publics en matière de développement, a bénéficié de plusieurs projets de stations de dessalement (deux stations monoblocs, deux autres stations de dessalement à Béthioua et Arzew), de la réfection du réseau de l'AEP etc. Cet effort aurait permis à la wilaya d'atteindre un taux de raccordement au réseau AEP de l'ordre de 90%. Néanmoins, des dizaines de quartiers et d'extensions urbaines et villages demeurent sans eau potable. Plus grave, des quartiers attendent depuis 10 ans un branchement au réseau d'AEP, quand ce n'est pas ce même réseau qui n'est pas aux normes et où aucune goutte ne peut couler. Résultat : les revendeurs d'eau douce ont encore de beaux jours devant eux et les citoyens déboursent jusqu'à 400 DA et plus chaque mois pour s'approvisionner en eau. Le secteur de l'habitat, qui a permis grâce aux différents programmes de réaliser quelques 39 560 logements abaissant le taux d'occupation par logement à 5,1 en 2008, n'a pas pour autant trouver l'équation au problème de l'habitat précaire et du vieux bâti. Rien que pour la ville d'Oran, ce sont plus de 2 200 immeubles menaçant ruine et qui concernent plus de 13 000 familles à reloger de façon urgente. Lors de la visite du chef de l'Etat en décembre dernier, la wilaya s'était vu octroyer, au titre de budget complémentaire, un montant de plus de 14,5 millions de dinars où le secteur de l'urbanisme représentait la plus grande portion, soit plus de 6 millions de dinars. Avant-hier en marge de la visite du Président à Arzew, le ministre de l'Intérieur a, dans un document remis à la presse, évoqué le programme quinquennal prévisionnel d'un montant total de 194 milliards de dinars, dont seulement pour l'heure 60,1 milliards de dinars ont été autorisés. Dans cette projection du futur plan quinquennal, c'est le secteur de l'hydraulique qui bénéficiera de l'effort de budgétisation le plus élevé avec un total prévisionnel de 16 millions de dinars. Ce qui fera dire au ministre de l'Intérieur que très prochainement à Oran il y aura de l'eau H24. Un argument électoraliste que n'avait pas manqué d'exploiter le matin le Président lors de son meeting d'Arzew. À noter que parmi les projets que la wilaya a inscrits dans ce cadre, figurent les travaux de transfert et de mobilisation des eaux usées épurées de la station d'épuration d'El-Kerma et l'aménagement de la plaine de la M'leta. Ce projet élaboré depuis des années devait permettre une transformation totale de la plaine de M'leta avec un développement agricole devant rejaillir sur plusieurs wilayas de l'Ouest. L'habitat et l'urbanisme concentrent encore les efforts financiers pour rattraper les retards énormes de développement qu'accuse Oran qui se projette dans l'avenir comme une future capitale méditerranéenne. D'ailleurs, dans les opérations retenues pour le programme quinquennal, l'on retrouve les maux que subit la population qui souffre d'un déficit de raccordement aux VRD. Des milliers d'habitants attendent encore en 2009 d'être raccordés aux réseaux d'assainissement, AEP etc., dans des zones d'habitat collectif ou des lotissements. DJAMILA L.