Il s'agit de serrer la main à un peuple qui n'a ménagé aucun efforts et moyens pour articuler sa solidarité avec les Sahraouis. Le président sahraoui Mohamed Abdelaziz, invité à donner le coup de starter à la semaine de la Rasd à Alger, marchera dans les rues de la capitale le 5 juillet. Le message est teinté d'une forte dose politique, une manière d'exprimer la volonté du peuple sahraoui à commémorer le jour de l'indépendance avec les Algériens. Le président de la République arabe sahraouie et démocratique a préféré lancer, dans les rues d'Alger, un message dont l'importance est au-delà de toute estimation. Il s'agit de serrer la main à un peuple qui, des années durant, n'a ménagé aucun effort et/ou moyen pour articuler sa solidarité avec un peuple privé de sa liberté et son droit à l'indépendance. L'événement constitue aussi et à la fois une opportunité d'assister, aux côtés de ce peuple, à la célébration du 44e anniversaire de son indépendance. La marche du secrétaire général du Polisario à Alger est la première du genre. Un geste similaire a été fait par plusieurs Algériens ayant défié vents et marées pour aller à Tifarité, ville libérée du Sahara Occidental, afin de fêter avec les sahraouis le 30e anniversaire de la proclamation de la Rasd. La délégation sahraouie est composée du président Mohamed Abdelaziz, du Premier ministre, quatre ministres, 100 cadres supérieurs et 45 responsables d'institutions sahraouies. Les responsables de la République arabe démocratique sahraouie rencontreront plusieurs acteurs politiques algériens à savoir, entre autres, des présidents de partis politiques et d'organisations de la société civile. Cette nouvelle sortie médiatique du président de la Rasd vient au lendemain du rectificatif annoncé par Kofi Annan par rapport à la position de l'Algérie vis-à-vis de la question sahraouie. Le secrétaire général des Nations-unies avait expliqué ouvertement, à partir de Genève, que l'Algérie ne fait pas partie du conflit qui oppose le royaume chérifien au Front du Polisario. Cette mise au point de Annan est la position de l'Algérie revendiquée à cor et à cri depuis 30 ans. Kofi Annan est allé jusqu'à reconnaître des tentatives d'impliquer l'Algérie dans le conflit. L'énoncé est important à plus d'un titre, car il conforte la position de l'Algérie tout d'abord, et marque de même un véritable revirement dans l'opinion du secrétaire général de l'ONU par rapport à la question sahraouie. Celui-ci, après avoir, il n'y a que deux mois, rejeté le plan de paix de Baker dans son rapport sur le Sahara Occidental, remis au Conseil de sécurité, revient sur sa position et s'accroche derechef à la légalité internationale. Une nouvelle victoire politique du Polisario, mais demeure la concrétisation sur le terrain des dispositions onusiennes qui fait défaut. Pour revenir à la semaine de la Rasd à Alger, le président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahrez Lamari, a expliqué hier le message du peuple sahraoui à travers un tel événement. «C'est aussi une rencontre d'amitié et de solidarité entre les deux peuples», a-t-il renchéri également. Sur l'agenda hebdomadaire du comité figure l'organisation de plusieurs conférences par des responsables de la Rasd. Une caravane humanitaire convoyant des denrées alimentaires etcomposée de plus d'une centaine de camions prendra le chemin vers les camps de réfugiés à Tindouf. Cette opération intervient particulièrement afin de mettre fin à la malnutrition dont souffrent les enfants sahraouis. Environ 600 d'entre eux auront droit à partir du 15 juillet à des colonies de vacances dans les villes côtières de l'Algérie.