Treize élus et membres de l'exécutif communal refusent depuis les élections de novembre 2007 de travailler avec le P/APC, lui reprochant de faire cavalier seul dans les décisions et d'exercer un abus d'autorité sur le personnel. Une situation non sans conséquences sur le développement de la commune dont les projets sont à chaque fois reportés aux calendes grecques en raison de l'absence de délibérations. La dernière en date s'est déroulée samedi dernier, quelques minutes avant notre entretien avec le maire, laquelle délibération s'est soldée par un rejet des membres présents. Quant à l'origine de cette impasse dans laquelle se trouve aujourd'hui l'APC, treize membres de plusieurs formations politiques( FLN majoritaire, PT, FNA, MSP, RCD, RND), se sont alliés pour retirer leur confiance au président Youcef Chemlal dans une déclaration de huit points, à savoir la prise de décisions unilatéralement, le manque de respect aux élus, la non-tenue des sessions du conseil dans les délais impartis, le non-respect des décisions des commissions du conseil, les élus ne sont pas rendus destinataires des PV des délibérations, l'article 6 du code communal est bafoué, humiliations des travailleurs suivies de sanctions et avertissements inscrits au dossier sans aucun motif, la non-nomination d'un remplaçant du président durant ses absences. Des accusations rejetées en bloc par le maire. “Rien de tout cela n'est vrai. En réalité ces messieurs veulent que je marche dans la combine consistant à leur ouvrir la porte de l'affairisme, ce que je combats depuis mon installation légale par la tutelle. Si le fait de rejeter une démarche ou une pratique contraires à la réglementation ou encore remettre à l'ordre un travailleur s'étant distingué par des incartades professionnelles sont assimilables à un abus d'autorité et autre façon de faire cavalier seul, je m'inscrirai dans cette case pour tout le temps que je passerai à la tête de cette APC. J'ai connu les affres de la guerre de Libération alors que je n'avais pas plus de onze ans. Ce n'est pas parce que l'Etat a mis entre nos mains les moyens financiers et autres pour gérer une commune que nous allons en profiter au détriment de ceux qui nous ont élus et envers qui nous avons moralement des comptes à rendre. Vous savez, j'ai exercé pendant de longues années le métier d'huissier de justice qui m'a mis bien loin à l'abri du besoin. Mon devoir de maire je l'exercerai sans chantage. Les résultats obtenus après plus d'une année sont, on ne peut plus clair, positifs. Pour preuve la situation du parc autos qui était catastrophique en 2007 s'est nettement améliorée aujourd'hui. Ceci est valable pour la direction équipements, urbanisme et infrastructures de base qui, après une longue période d'exiguïté, évolue à présent dans de meilleures conditions de travail. En 2008, les secteurs de l'hydraulique, travaux publics, éclairage, équipement, aménagements urbains ont bénéficié globalement de 27 projets de développement pour un montant de plus de 22 milliards de centimes concernant notamment le revêtement des routes, l'assainissement, la réalisation d'un groupement scolaire, d'une bibliothèque de proximité et d'une crèche”, explique le maire. Cependant, Bab Ezzouar continue à enregistrer des insuffisances sur le plan administratif (absence d'encadrement et de recyclage du personnel, insuffisance de bureaux, d'agents de nettoiement avec un agent pour 1000 habitants), sur le plan économique et financier (surendettement, beaucoup de créances en suspens, problème des marchés informels du 5 Juillet, El-Djorf et Smaïl-Yefsah, déséquilibre entre accréditifs financiers des PCD et les programmes proposés par la commune), sur le plan équipement, urbanisme et infrastructures de base (insuffisance de centres de santé, de cliniques d'accouchement, bureaux de poste, bibliothèques et maisons de culture alors que 11 projets sont en état de gel), sur le plan du foncier (le dossier des relogés du Hamma depuis 1987, la promotion immobilière individuelle de 72 bénéficiaires depuis 1988, manque de synchronisation entre le PDAU et le POS avec la réalité de la commune, ce qui rend difficile la maîtrise du tissu urbain). D'autres problèmes sont posés au niveau de cette commune comme le manque de moyens d'intervention des entreprises opérant au niveau du territoire de la commune (AADL, OPGI, Asrout, Netcom), ne répondant pas rapidement aux instructions émanant de l'APC). Parallèlement à ces insuffisances, la commune compte un ambitieux programme de réalisations pour l'année en cours où il est question de lancer 25 projets ayant trait aux travaux publics, éducation, hydraulique, santé culture, infrastructures administratives, jeunesse et sport pour un montant global de 24 milliards de centimes. Concernant le quinquennal 2008-2013, il est prévu 76 opérations pour un montant dépassant 245 milliards de centimes. ALI FARES