L'organisation syndicale ambitionne de restructurer le monde du travail, intégrant même le secteur privé. L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) semble décidée à passer à une phase supérieure dans la restructuration et le renforcement de ses organes, pour faire face à la nouvelle génération des réformes. Cette idée a été défendue, hier, par le secrétaire national chargé de l'organique, Salah Djenouhat, en marge des travaux de la conférence nationale des retraités des postes et télécommunications. Une rencontre qui s'est tenue au camp de vacances de la Mutuelle des travailleurs du bâtiment et des matériaux de construction de Zéralda. Selon ce responsable, les travaux d'hier visent à créer une “coordination nationale” des 5 000 pensionnés des P et T, sous l'égide de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR/UGTA). Cette opération touchera aussi les autres secteurs d'activité, le régime de la Fonction publique et le régime général, et devrait s'achever en l'an 2003. Seulement, la tâche de l'UGTA ne s'arrêtera pas là, selon M. Djenouhat, puisqu'elle ambitionne de chapeauter non seulement le 1,4 million de retraités, mais aussi les salariés, qu'ils exercent dans le secteur public ou chez le privé. L'organisation des entreprises privées, à travers la constitution de sections syndicales, s'intégrera de l'avis du responsable syndical, dans le cadre de la lutte contre le marché informel qui, rappelons-le, comptabilise quelque 1,5 million de travailleurs non déclarés. Tout laisse croire que cette organisation syndicale veut peser dans les choix économiques et sociaux et, surtout, accompagner le processus des réformes en vue d'amortir le choc sur le plan social. L'UGTA semble même adhérer au point de vue du ministre du Travail, qui s'est exprimé jeudi dernier, au forum d'El Moudjahid, sur la situation du monde du travail et, particulièrement, sur les dangers qui menacent la population retraitée. Hier, les délégués des pensionnés des P et T ont justement fait état de la nécessité de respecter “la dignité du retraité” qui, selon eux, doit passer par sa “reconnaissance” en tant que tel. “Nos revendications sont nationales et concernent l'indexation des retraités sur les salaires, d'une part, et l'accès aux avantages qu'on avait avant, à travers les œuvres sociales, les mutuelles, les coopératives d'alimentation et les autres infrastructures sanitaires et sociales, d'autre part”, a résumé un des participants à la conférence nationale. H. A.