Le patron de la Centrale syndicale s'en est pris hier à ses adversaires à l'occasion d'un congrès régional à Tipasa. Le secrétaire général de l'UGTA s'est longuement exprimé hier sur les questions organiques et d'actualité devant les délégués au congrès de wilaya de Tipasa. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, Sidi-Saïd a saisi l'occasion pour répondre à ses détracteurs au sein de la Centrale syndicale et ce, à moins d'une année des 11e assises de l'organisation qu'il dirige depuis l'assassinat de Abdelhak Benhamouda en janvier 1997. “Celui qui a quelque chose contre moi n'a qu'à venir me le dire en face. Et pour ceux qui disent que la dernière tripartite est un échec, je les invite à venir négocier avec nous”, a déclaré Sidi-Saïd, visiblement irrité par la conduite de certains cadres syndicaux. Sur sa lancée, il a ajouté : “J'aime le discours de la franchise, et je vous assure que sans le travail fraternel, on n'ira pas loin et je dirais même que ceux qui veulent casser la Centrale syndicale finiront pas se casser eux-mêmes.” Le patron de l'UGTA n'a pas voulu dévoiler les parties ciblées par son intervention, refusant d'engager la polémique avec ses adversaires dont certains étaient, hier, dans la salle. Sidi-Saïd ne s'est pas arrêté à ce stade de la contre-attaque. Il est allé jusqu'au bout de sa logique en lâchant cette phrase qui en dit long : “Il y a des gens qui tentent de me poignarder dans le dos ; cela fait mal, mais je vous assure que je les démasquerai tous au moment opportun.” Revenant sur la préparation du 11e congrès qui coïncidera avec le 50e anniversaire de la création de l'UGTA, Sidi-Saïd a annoncé que “le temps des coulisses et des “coulissages” est terminé”. “Tout va se faire dans la transparence parce que ce congrès est déterminant pour l'avenir de l'organisation”. Sans l'annoncer explicitement, le secrétaire général compte briguer un nouveau mandat. L'étape de la restructuration de la Centrale syndicale a bel et bien commencé puisque son patron a indiqué que la nouvelle philosophie de l'UGTA est “l'unité syndicale dans la diversité”. Une phrase qui est loin d'être un simple slogan. C'est tout un programme dont des “séquences” sont déjà en application avec la création des syndicats par secteur et branche d'activité parallèlement aux puissantes fédérations qui répondent à un schéma de structuration ne cadrant plus avec la phase actuelle. Sur un autre registre, Sidi-Saïd a abordé certains thèmes d'actualité économique et notamment le processus de privatisation en cours. “On doit aller vers le privé car le monde a changé, il n'y a pas de raisons pour que l'UGTA ne change pas”, a-t-il dit. Et d'ajouter : “On est obligé de gérer la mondialisation pour ne pas la subir.” Ces phrases montrent que le vent de la globalisation a bien touché la centrale. Commentant les derniers résultats de la tripartite, il a affirmé que cette rencontre est une “avancée certaine”. “Je dirais même que c'est la meilleure tripartite par ses résultats”, a précisé le leader de l'UGTA. Dans ce cadre, il a révélé que le principe de la révision de l'article 87 bis est acquis, mécanisme qui permettra une augmentation automatique des salaires des travailleurs de la Fonction publique. À ce propos, Sidi-Saïd a informé l'assistance de l'installation d'une cellule de réflexion sur la grille des salaires de la Fonction publique, opération qui sera suivie juste après par l'examen de l'épineuse question des statuts particuliers. Répondant à ceux qui mettent en avant l'insuffisance des acquis, Sidi-Saïd a eu cette réponse significative : “Dans des négociations, un jour tu gagnes, un autre tu perds.” Enfin, le patron de la Centrale syndicale a annoncé en “avant-première” la nouvelle sur la consécration du droit à l'exercice syndical parmi les droits de l'Homme élémentaires et ce, grâce à l'action du Bureau international du travail (BIT) : “Maintenant aucun privé ne s'opposera à la création de sections syndicales dans son entreprise.” M. A. O.