Face aux 170 délégués, Abdelmadjid Sidi-Saïd a une nouvelle fois mis en exergue les acquis arrachés par la Centrale pour les travailleurs et réitère la position de l'UGTA pour le dialogue et les propositions. Quelque 170 délégués de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont assisté, hier, aux travaux du congrès constitutif de la Fédération nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme, qui ont eu lieu à la résidence de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. Il s'agit là d'un secteur jugé stratégique par les responsables syndicaux, un secteur qui emploie près de 43 000 salariés dans la Fonction publique (Duch, DLEP, agences foncières, ministère de l'Habitat…) et le secteur économique public (OPGI, EPLF, AADL, CNL), qui est lié à “la réalisation de un million de logements”. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la réorganisation des instances verticales de l'UGTA, décidée l'an dernier par la Centrale syndicale, et qui a débouché sur la création de 12 nouvelles fédérations, en plus des 18 structures existantes. Selon Salah Djenouhat, membre du secrétariat national de l'organisation syndicale et chargé de l'organique, l'objectif de la restructuration “est de permettre une meilleure prise en charge des préoccupations et aspirations des travailleurs de chaque secteur, compte tenu de leur spécificité”. Il a, en outre, rappelé que 5 fédérations restent à installer seulement et tiendront leur congrès constitutif avant le XXIe congrès national de l'UGTA, qui est prévu à l'hôtel El-Aurassi du 29 au 31 mars prochains. Ces fédérations restantes concernent les secteurs du “bâtiment et des travaux publics” (dont le congrès constitutif se déroulera aujourd'hui au même endroit), du textile, de l'agroalimentaire, des postes et télécommunications, et enfin de l'information et la culture. Dans son intervention d'ouverture, M. Djenouhat a invité les délégués “à choisir vos représentants”, tout en rappelant que la durée du mandat de la direction fédérale est de 5 ans. De son côté, le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a axé son discours sur “le dialogue” et les acquis arrachés par son organisation grâce à “l'expérience de l'UGTA et la politique de dialogue et de négociations”. Il a surtout tenté de valoriser le travail de la Centrale syndicale, ces dernières années, y compris en matière de “réflexion” sur la restructuration des instances, de “vision” et de “réformes des retraites”. Un travail qui confirmerait, selon lui, la force de l'UGTA, avec son “1,6 million d'adhérents, dont 300 000 retraités et 300 000 femmes travailleuses”. “Certes, le principe syndical repose sur la revendication, mais aujourd'hui il est nécessaire de s'inscrire dans le dialogue, dans les études et la préparation des dossiers, car le travailleur ne veut pas du populisme, mais réclame du concret”, a-t-il souligné. Sans les citer, l'intervenant a égratigné les syndicats autonomes, estimant que “le pouvoir d'achat est une chose et l'augmentation salariale en est une autre”. “L'UGTA est acteur pour l'amélioration du pouvoir d'achat, mais elle n'est pas la seule”, a-t-il reconnu, annonçant que l'UGTA présentera “des propositions” au gouvernement d'ici à avril prochain pour “combattre l'informel” sur le marché des produits de consommation. À propos de l'augmentation des salaires dans la Fonction publique, il a attesté que “les résultats qui seront appliqués en avril 2008 sont les résultats du dialogue qui a commencé depuis les années 1990”. Il a également signalé que la dernière décision concernant les fonctionnaires et ayant fait l'objet, mardi dernier, d'un décret porte sur la hausse de l'indemnité, fixée à 3 200 DA pour ceux classés de la catégorie 1 à la catégorie 6. Quant aux fonctionnaires de la catégorie 17, leur indemnité passerait à 1 500 DA. “Nous ne sommes pas des gens qui recourent à l'insulte ; nous pensons comment augmenter les salaires des travailleurs”, a encore indiqué M. Sidi-Saïd, en critiquant ceux qui “rejettent la hausse salariale”, même si elle est insuffisante, ainsi que ceux qualifiés d'“intellectuels malhonnêtes” qui “disent que l'UGTA n'a rien apporté”. Outre la recherche du dialogue, l'UGTA reste soucieuse, selon son leader, de “la stabilité” du pays. “Nous sommes une organisation qui travaille pour la stabilité. La stabilité et le dialogue sont devenus les maîtres mots à l'échelle internationale”, a affirmé M. Sidi-Saïd, avisant qu'“un des slogans du prochain congrès national de l'organisation porte sur la stabilité, la solidarité et la modernité”. H. Ameyar