Située à l'extrême sud du chef-lieu de la wilaya, la localité de Gharous a longtemps sombré dans l'isolement, ignorée même par les autorités ayant pouvoir de décision, une attitude qui incite au découragement. Et c'est dans le but évident de permettre le désenclavement de la région que l'actuel chef de l'exécutif a effectué une visite d'inspection et de travail dans cette partie de l'Algérie profonde afin de recenser les doléances de la population qui éprouve les pires difficultés à survivre, car manquant de tout. En effet, vivant dans une région montagneuse caractérisée par une terre aride, un massif forestier très dense et une commune très peu développée, les habitants de Gharous se confinent dans un vaste enclos avec pour principale activité l'élevage, même si les espaces réservés au pâturage se font rares, notamment en période estivale car leur village est dépourvu des commodités les plus élémentaires. Après avoir pris connaissance du tableau noir de la localité, le wali de Mascara, compatissant, n'a pas manqué de répondre favorablement aux sollicitations des citoyens par l'inscription de plusieurs projets susceptibles d'atténuer leur souffrance. Ainsi, la commune a bénéficié de plusieurs opérations visant à son développement, d'un côté, et à motiver la fixation de la population, de l'autre, car au cours de la dernière décennie, la région a enregistré un exode rural massif. Dans ce contexte, la priorité a été réservée à la réalisation des infrastructures de base telles que les écoles du premier palier pour permettre la scolarisation des enfants ayant atteint l'âge légal et la construction d'un centre de santé et d'une salle polyvalente, ainsi que l'aménagement d'un stade de football et d'un autre de proximité, deux aires de jeux destinées aux jeunes de la commune avides de distraction. La construction de ces infrastructures ne constitue qu'une première étape d'un programme ambitieux à même de désenclaver la région très pauvre dans tous les domaines. Eu égard à l'absence de ressources propres, la commune de Gharous présente périodiquement des budgets déficitaires qui nécessitent le recours aux subventions d'équilibre allouées par les services de la wilaya. Au registre des manques, la commune de Gharous a un pressent besoin d'un collège d'enseignement moyen pour faire éviter aux enfants admis au palier supérieur des déplacements coûteux et décourageants afin qu'ils puissent poursuivre sur place leur scolarité. Quant aux jeunes en âge de travailler, et en l'absence de débouchés, leur seule occupation se résume à la garde des troupeaux pour ceux dont les parents en possèdent, ou l'unique café du village où ils se rencontrent pour s'adonner aux jeux de cartes et de dominos car les postes de travail sont très limités et les chanceux se comptent sur les doigts d'une seule main. Toutefois, la population commence à voir le bout du tunnel grâce à ce début des opérations liées au développement de la commune, confirmant ainsi l'adage “mieux vaut tard que jamais”. A. BENMECHTA