Faute de routes praticables, les habitants demeurent déconnectés de leur commune-mère. En l'absence d'infrastructures de base, plusieurs bourgades et hameaux se sont retrouvés en marge du développement et de la modernité. C'est le cas des quatre villages de Boukhazem, El Kanawat, Ouled Abdelwahab et El Souit, de la commune de Maâla, située à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Lakhdaria. Cette situation est née du fait que le seul et unique chemin «carrossable» menant au chef-lieu communal a été submergé par les eaux du barrage de Koudiet Asserdoun. Et depuis, les quelque 5000 familles de ces villages n'ont d'autre choix que de parcourir à pied une dizaine de kilomètres pour se rendre au chef-lieu de la commune, sis de l'autre côté du barrage. Pour ce faire, la population est contrainte de longer les abords du barrage malgré les dangers fort nombreux. Des centaines d'écoliers scolarisés à Maâla sont quotidiennement exposés à beaucoup de risques. Le plus souvent, ils arrivent en retard en classe quand ils ne ratent pas complètement les cours. Idem pour les fonctionnaires. Ni route, ni transport en commun. Pourtant, une requête signée par une cinquantaine d'habitants des quatre bourgades a été adressée au premier responsable de la wilaya exigeant que les autorités locales procèdent à la réalisation d'une route afin qu'ils puissent se rendre en toute quiétude au chef-lieu de la commune. «Ce grand barrage est, certes, une bénédiction pour plusieurs wilayas du pays, en les alimentant en eau potable, mais il est la source de l'isolement de nos villages du reste de la commune», est-il mentionné dans la requête. A défaut d'infrastructures de base, ces villages seront contraints de se contenter de suivre le train du développement de l'autre côté du barrage. En outre, le manque d'infrastructures ne fait qu'aggraver l'exode rural et ne permettrait point le retour des familles ayant fui la région durant les années de la tragédie nationale. La région, située à quelques encablures de la commune de Z'barbar, qui constituait en cette triste époque une zone de haute tension, a beaucoup souffert du terrorisme. Avec le retour à la normale, les villageois ne désespèrent pas de faire leur comme-back. En attendant que les services compétents prennent en considération les doléances de ces villageois, les chemins qui montent sont difficiles à emprunter, car seul le saumon peut remonter le cours des fleuves.