Transférés en urgence aux UMC d'Oran, deux des rescapés de l'horrible carnage de Boukadir, se trouvent toujours dans un état critique. L'un d'entre eux, le dénommé Ahmed Oukil, âgé de 32 ans, est à l'heure actuelle plongé dans un coma profond. Touché au niveau du crâne par arme blanche, selon toute vraisemblance, la victime présente un traumatisme crânien ainsi que plusieurs fractures au niveau du crâne, nous dira le chef de service des UMC. Opéré en urgence dès son admission à Oran, un scanner devait être effectué, hier, pour permettre aux chirurgiens de se prononcer ou d'envisager une seconde opération. Le chef de service qui nous a reçus nous précise que les 72 heures à venir seront déterminantes pour se prononcer sur ses chances de survie. Le second rescapé qui se trouve au service de neuro-chirurgie du CHU est un jeune homme d'à peine 18 ans, appartenant également à la famille Oukil. Celui-ci souffre d'une fracture importante du crâne. Là aussi, ses lésions auraient été provoquées par une arme tranchante. Seul dans une chambre, le rescapé oscille entre des moments très brefs de conscience et d'inconscience. L'infirmier nous dira qu'il se trouve dans un coma de premier stade et devrait être opéré dans les heures qui suivent. Sous les hématomes qui marquent son visage, l'on retrouve les traits juvéniles d'un homme qui est, selon les témoignages sur place, le seul rescapé de sa famille. Il ne se souvient même pas de son prénom, pas un mot ne sort de sa bouche, les yeux hagards n'ayant plus aucune expression. Le personnel médical souhaite que des proches parents puissent venir. “Après l'opération, il aura besoin d'être entouré, surtout quand il commencera à se souvenir de l'horreur qu'il a vécue” ajoute-t-il. F. B. 134 morts depuis le début de l'année • Au total, ce sont 134 personnes qui ont été abominablement massacrées, 16 autres blessées et plusieurs femmes enlevées depuis le début de l'année en cours, à travers plusieurs localités rurales à Chlef. Selon différents témoignages, l'ensemble des habitants des douars et localités attaquées se plaignent de l'absence quasi-totale d'armes et de l'intervention tardive des services de sécurité après chaque tuerie. A. C.