“Si l'Alhambra de Grenade, la grande mosquée de Cordoue et la Giralda de Séville n'existaient pas ou venaient à disparaître, c'est à Tlemcen que l'on viendrait admirer les plus merveilleuses conceptions de l'Art mauresque.” Cette citation figure en bonne place dans le préambule de l'Ecolymet association culturelle à vocation surtout historique créée le 28 février 2002 et regroupant les anciens élèves du collège de Slane, du lycée de garçons Dr. Benzerdjeb et de la Medersa de Tlemcen. Les objectifs visés par cette association portent notamment sur la préservation de la mémoire collective, la mise en œuvre de l'expérience des adhérents au profit de la jeunesse, la transmission des legs historiques au profit de cette dernière, l'établissement et le développement d'échanges outre-Méditerranée et enfin la reconstitution des archives. Mais c'est principalement vers l'histoire méconnue de la guerre de Libération nationale que semble se déployer son action. Il s'agit en fait d'un devoir de mémoire. Parmi les membres fondateurs figure Djamel Ould Abbès le ministre de la solidarité nationale qui est venu plusieurs fois à Tlemcen prendre part aux retrouvailles organisées deux fois l'an avec comme toile de fond des hommages rendus à certains illustres ou anonymes héros de la guerre de Libération nationale a l'image de Messali Hadj, le colonel Lotfi, le docteur Benzerdjeb, le commandant Djaber, Sid Ahmed Inal, Maliha Hamidou, les frères Zerga et d'autres. La prochaine assemblée générale de l'Ecolymet est fixée pour aujourd'hui, jeudi 5 mars au siège de la fondation Mustapha Benkalfate, un mécène de Tlemcen, qui a mis gracieusement à la disposition de cette association un siège permanent érigé sur deux niveaux surplombant les ruines historiques de Mansourah. Le Docteur Omar Benhabib (médecin cardiologue) qui préside aux destinées de cette association depuis le 22 octobre 2007 (succédant au professeur Taleb Bendiab Sid Ahmed membre fondateur) aura à présenter à nouveau le bilan moral et financier, après les réserves formulées 15 jours auparavant par certains adhérents qui ont exigé la tenue d'une nouvelle réunion. Malgré un programme riche et varié mis en œuvre par le Président en exercice touchant à pratiquement tous les thèmes (24 conférences débat organisées en 7 mois rehaussées par d'éminents chercheurs ou spécialistes des thèmes proposés) certains adhérents lui reprochent “de faire cavalier seul sans associer des éléments actifs à son programme et bafouant quelque peu les statuts”. Rétorquant aux critiques formulées, le Docteur Benhabib déclare pour sa part : “Je déserte souvent mon cabinet au détriment de mes malades mu par mon projet de véhiculer des valeurs intrinsèques à caractère historique et combler un vide culturel à Tlemcen”. Il ajoute aussi œuvrer pour la continuité de ce qui se faisait par ses prédécesseurs tout en optant pour la diversité des activités proposées aux adhérents (création d'un site web, mise en valeur du patrimoine de la région, rehausser l'histoire du mouvement des jeunes Algériens et des héros anonymes, évoquer le rôle des Français pour la cause algérienne durant la lutte armée). Les dissensions nées de la tenue de la première assemblée générale risquent quelque peu de porter préjudice à la bonne marche de l'association et certains sages regroupés dans un conseil consultatif tentent de peser de tout leur poids pour sauver l'Ecolymet. B. Abdelmadjid