Dans un communiqué diffusé sur son site Internet, le parti Baas, interdit et dirigé par l'ancien numéro deux du régime de Saddam Hussein, Ezzat al-Douri, toujours en fuite, a rejeté l'appel de Nouri al-Maliki, accusant le gouvernement qu'il dirige d'être composé de “traîtres et d'espions”. Devant l'incapacité des 160 000 soldats américains, et les forces militaires et paramilitaires irakiennes, dont le nombre avoisine les 400 000, à pacifier le pays comme l'indiquent les attentats sanglants de plus en plus fréquents, le gouvernement de Nouri al-Maliki a lancé un appel à la réconciliation nationale, en direction de l'ancien parti au pouvoir en Irak, le Baas. La réponse n'a pas tardé à venir de la nouvelle direction, qui dirige la rébellion, avec à sa tête l'ancien bras droit de Saddam Hussein, le général Ezzat al-Douri, lequel a rejeté hier l'offre, accusant d'être composé de “traîtres et d'espions”. En effet, dans un communiqué diffusé sur son site Internet, le parti dissous en 2003 après l'invasion américaine indique : “Le Baas et ses hommes refusent (...) la rencontre, le dialogue et l'accord avec les collaborateurs, les espions et les traîtres.” Poursuivant dans le même sens, il ajoutera : “Ceux qui veulent la réconciliation (...) doivent reconnaître que la résistance nationale est la seule voie vers la libération et annuler le processus politique engagé à la faveur de l'occupation.” Ne s'arrêtant pas au stade du rejet de la proposition de Maliki, le Bass demande également au gouvernement “d'annuler définitivement la loi de débaassification et d'accorder des compensations aux personnes affectées” par celle-ci. Selon la même source, il faut “remettre (à la justice) les collaborateurs, les espions et les traîtres et considérer les procès en cours comme nuls et illégaux car ils sont intervenus à la faveur de l'occupation”. Pour rappel, la débaassification fut le premier décret pris par le chef de l'Autorité provisoire de la Coalition (CPA), Paul Bremer, à son arrivée en Irak en mai 2003, dans le but de purger les rouages de l'Etat des partisans de l'ancien président, condamné à mort puis exécuté en décembre 2006. Plusieurs anciens hauts responsables du Baas, à l'instar de l'ex-vice-Premier ministre Tarek Aziz, sont actuellement jugés pour des exactions commises sous le régime de Saddam Hussein. Après l'invasion de 2003, de nombreux responsables du Baas ont été tués par des “escadrons de la mort”, et les cadres supérieurs de ce parti dissous se sont vus exclure de la fonction publique et dénier le droit de participer aux élections. Seul Ezzat al-Douri, très proche collaborateur de Saddam Hussein est encore en fuite. Il est recherché par les Américains qui l'accusent d'organiser et de financer l'insurrection. Ceci étant, dans le cadre de la réconciliation nationale, l'Irak a appelé en février les anciens militaires ayant servi sous Saddam Hussein à revenir au pays ou au moins à se manifester pour toucher leur retraite. Mais jusque-là, rares sont ceux, qui ont répondu favorablement à la proposition du gouvernement al Maliki. Merzak T./Agences