Un scandale vient d'éclater au sein de l'entreprise ArcelorMittal, implantée dans la daïra d'El-Hadjar (Annaba), apprend-on de sources bien informées. Il s'agit d'une grosse affaire, révèlent nos sources, vu, soutiennent-elles, la qualité des services de sécurité en charge de ce dossier, en l'occurrence les agents du Centre régional des recherches et investigations (CTRI). On parle de facturations fictives, ayant engendré des pertes colossales sèches à ArcelorMittal, plus précisément près d'un milliard et demi de centimes par mois. Nous apprenons à ce sujet, que deux coopérants de nationalité indienne, à savoir le gestionnaire et un superviseur d'une entreprise étrangère privée dénommée Grand Smithy Works (GSW), spécialisée dans la récupération, le traitement et l'écoulement de la ferraille massive, ont été appréhendés mercredi dernier au lieu même de leur représentation, dont les bureaux sont basés à l'intérieur d'ArcelorMittal. Ils ont été auditionnés deux jours durant dans les locaux des services de sécurité. C'est suite à un audit déclenché par la direction générale d'ArcelorMittal à la demande du syndicat UGTA, dans le cadre de la rationalisation des dépenses de l'entreprise, que le pot aux roses a été découvert. Les deux mis en cause auraient, avec la complicité des agents de sécurité, facturé des camions de gros tonnage fortement chargés, sans que ces derniers n'aient réellement transité par le poste de garde. L'enquête a ciblé au départ, dit-on, le poste de gardiennage n°4 où les transactions douteuses avaient eu lieu. Les investigations ont permis la mise au grand jour de l'implication directe de deux agents de sécurité. Face aux enquêteurs, les deux gardiens n'ont pas tardé à passer aux aveux pour reconnaître leur implication dans ce trafic, à savoir la facturation fictive. Ils auraient avoué que cette façon d'agir serait de mise depuis plus d'une année, affirment nos sources. Contacté, le secrétaire général du syndicat UGTA d'ArcelorMittal, M. Smaïn Kouadri, a reconnu que “le syndicat avait établi des dossiers bien ficelés et surtout accablants sur les activités louches de certaines entreprises étrangères, des partenaires en charge de l'approvisionnement en fer du géant mondial de la sidérurgie et transmis à la direction générale”. Par ailleurs, nous apprenons aussi que le président-directeur général de l'entreprise algéro-turque du fer (ATF), un industriel étranger portant trois nationalités (israélo-palestino-française), installé depuis quelques années au niveau de la zone industrielle Meboudja d'El-Hadjar (Annaba) et spécialisé dans l'exportation des produits ferreux, a réussi à quitter le pays en abandonnant tous ses biens. Celui-ci est lourdement endetté vis-à-vis de plusieurs institutions étatiques, dont les services des impôts. Le P-DG d'ATF, répondant aux initiales M. S. Y. avait été, rappelle-t-on, arrêté en juin 2006 et incarcéré une année durant. Il était poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, entre autres, évasion fiscale, faux et usage de faux, fausse déclaration, fausses factures, embauche fictive. Il a été libéré en 2007 et innocenté de tous ces griefs. B. BADIS