Décidemment la désormais « affaire GSW », une entreprise indienne qui soustraite avec ArcelorMittal dans l'approvisionnement de la ferraille massive ne cesse de révéler ses secrets. Et quels secrets ? Selon des sources judiciaires, outre l'implication des gestionnaires indiens de GSW, plusieurs cadres d'Arcelor- Mittal ont été cités dans cette affaire lors de l'audition de AGARAWLA Satyam le PDG de GSW et PARAKAASH Jaia son superviseur par les experts en crimes économiques du Centre Territorial de la Recherche et d'Investigation (CTRI) de Annaba. Dans le lot des présumés cadres impliqués émergent Bara Djamel le directeur de Fersid, une unité d'ArcelorMittal chargée de la réception de la ferraille livrée par les services de GSW pour les besoins du complexe. Il est soupçonné, après avoir été dénoncé par PARAKAASH Jaia, d'avoir bénéficié de la part des indiens indélicats de plusieurs cadeaux de valeur dont un TV plasma 42 pouces, un PC portable HP et une montre à main de marque en contrepartie d'un double pesage de ferraille. Nos maintes tentatives de le contacter, hier, sont restées vaines. Non moins important, l'autre cadre est Amit DASGUPITA chargé de la comptabilité et des finances à Arcelor- Mittal. Ce dernier aurait, selon les mêmes sources, accordé toutes les facilités possibles à ses compatriotes indiens de GSW y compris le non paiement des charges (eau, électricité, gaz, hébergement…etc) de leur siège implanté au sein même du complexe. Pourtant, selon le contrat qui lie les deux parties, les charges doivent être réglées mensuellement. Une faveur qui, cependant, n'est pas sans contrepartie. La compensation est matérialisée par l'offre de billets d'avions long courrier à destination de l'inde dont le dernier en date a couté la bagatelle de 240 000 DA. Bien que entreprise soustraitante, GSW avait bénéficié d'un prêt de 93 millions de dinars auprès d'ArcelorMittal El Hadjar à l'effet de financer ses contrats de 2008. Une première dans les annales économiques où une entreprise sous-traitante contracte un prêt auprès de sa cliente sans pour autant ne régler aucunes échéances. Toutes ces informations en disent long sur les facilités dont GSW jouit au complexe ArcelorMittal El Hadjar. Les enquêteurs de haute facture en charge de cette affaire n'ont rien laissé au hasard. Dans le volet finance de ce dossier, ils ont pu mettre à jour une véritable atteinte à l'économie nationale. Elle est traduite par le change en Euro via le marché parallèle d'importantes sommes en dinars qui les transfèrent « sous le manteau » vers l'Inde. D'ailleurs, les mouvements de leurs comptes domiciliés aux banques BEA et Société Générale sont sous la loupe des enquêteurs. Tout autant que d'autres pratiques dont seraient auteurs d'autres cadres algériens en exercice à ArcelorMittal relatives aux visas de travail accordés aux employés indiens « importés » en qualité d'ingénieurs alors qu'ils ne sont que des simples manoeuvres. Pour rappel, GSW est une EURL de droit algérien. Elle est gérée par ses propriétaires la famille indienne AGARAWLA. Elle est représentée dans plusieurs pays où les complexes du groupe ArcelorMittal sont présents : en Roumanie, en Russie et en Ukraine. Sa gérance obéit à un système tournant de 2 membres de la famille AGARAWLA dans ces pays. Sa présence en Algérie date de 2004. Ses pratiques indélicates ont été mises à nu par le syndicat qui a enquêté sur les transactions douteuses des entreprises privées étrangères avec le complexe ArcelorMittal El Hadjar. Ismail Kouadria, a passé immédiatement à la dénonciation. Il avait, rappelons-le, saisi officiellement le 7/12/2008 Bernard Bousquet le PDG d'ArcelorMittal à l'effet de convoquer un audit. Ainsi, les deux responsables indiens de GSW ont été confondus, en complicité avec les deux gardiens d'ArcelorMittal, dans ce scandale financier. Ils étaient tous placés sous mandat de dépôt par la magistrate chargée de l'instruction au tribunal d'El Hadjar. L'enquête a été traitée d'une main de maitre par les limiers du CTRI dont l'action est plus que louable. En concertation avec son partenaire Sider, ArcelorMittal s'est constitué partie civile et a déposé plainte. Affaire à suivre.