Crise interne Au-delà de la curieuse sortie de Ouyahia balayant d'une seule déclaration toute la substance d'une stratégie industrielle signée par Temmar, il y a lieu de s'interroger, voire de s'inquiéter sur la cohésion d'une équipe gouvernementale censée être mobilisée autour d'un seul et unique programme, celui du président de la république. Cette divergence, portée sur la place publique par le premier ministre qui recourt, pour ce faire, aux bons services de la communication pour dire son désaccord avec son ministre de l'industrie et de la promotion des investissements, signifie-t-elle que la stratégie industrielle de Temmar a été concoctée dans la clandestinité et réduite tout simplement à un produit que l'on tentait de refiler dans les circuits informels ? Comment expliquer alors que tout semblait se construire – avec l'unanimité de l'ensemble des ministres du gouvernement – autour de cette stratégie industrielle qui a eu droit à des assises nationales, des explicatifs, des rencontres et des études pour aboutir à la nécessité de faire émerger des champions économiques devant représenter le potentiel de l'Algérie ? La démarche de Temmar, quand bien même elle resterait discutable, a au moins le mérite d'être claire et d'avoir suffisamment été livrée au débat. Pourquoi la remettre en cause maintenant, quelle en sera l'alternative et comment changer de marchandise en plein cours de marché ? Il faut rappeler également que même le ministre des finances, Karim Djoudi, a montré son adhésion à la philosophie de Temmar, laquelle était jusqu'à la récente sortie de ouyahia une philosophie de tout un gouvernement et, en conséquence, la démarche financière a été orientée en fonction de ces objectifs, assis sur une stratégie industrielle que l'on pensait officielle et définitivement acquise. Voilà qu'on apprend qu'elle n'est pas agréée et qu'elle risque tout bonnement de voler en éclats. Changement de régime, changement de direction et machine arrière. De quoi déstabiliser les plus tenaces des observateurs et des porteurs de projets qui retiendront de cette divergence l'incompatibilité flagrante au sein d'un Exécutif qui semble loin de réunir le minimum pour former une équipe et parler la même langue. Au milieu de ce mystère des hautes sphères, une chose est sûrement claire : l'économie en sortira perdante et le citoyen payera la facture dans une transaction à laquelle il n'a jamais été associé. Ni à 30 pour cent et encore moins à plus de 50 pour cent. A. A. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI