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Les cartes brouillées
Reconduction du Gouvernement d'avant la présidentielle
Publié dans El Watan le 29 - 04 - 2009

Anticonformiste à sa manière, imprévisible dans ses grandes et petites décisions à la tête de l'Etat, comme il l'a démontré au cours de ses deux mandats successifs, Bouteflika vient de confirmer ce trait de caractère avec la reconduction, contre toute attente au grand complet, de l'ancien gouvernement.
Il faut reconnaître au président Bouteflika un sacré don de joueur patenté. Il apparaît toujours là où on l'attend le moins ou pas du tout. Il aime surprendre et dérouter ses adversaires autant que ses amis. Anticonformiste à sa manière, imprévisible dans ses grandes et petites décisions à la tête de l'Etat, comme il l'a démontré au cours de ses deux mandats successifs, Bouteflika vient de confirmer ce trait de caractère avec la reconduction, contre toute attente au grand complet du gouvernement moins Bouguerra Soltani du MSP qui a demandé à être déchargé de ses fonctions gouvernementales pour des raisons qui le concernent. Par quelque bout que l'on prenne la décision inattendue de Bouteflika de reconduire en l'état l'Exécutif, il est difficile de trouver une explication rationnelle à ce premier geste politique par lequel vient de s'illustrer le chef de l'Etat et qui vaut pour les observateurs politiques et les partenaires étrangers de l'Algérie un indicateur du cap qu'il s'est fixé pour son troisième mandat. En reconduisant la même équipe gouvernementale, Bouteflika vient de donner un gage de sa volonté à continuer à diriger le pays durant les cinq prochaines années de son troisième mandat en empruntant la même voie tracée et en remettant à l'honneur le même programme présidentiel mis en œuvre durant son premier mandat et confortée par son second mandat.
L'argument mis en avant par le communiqué présidentiel justifiant le maintien du gouvernement par des « exigences internes » autrement dit par la nécessité de donner une rallonge en termes de temps aux ministres qui ont engagé dans leurs secteurs respectifs des projets et des politiques sectorielles non achevés pour leur permettre de mener à terme leurs programmes d'action ; cet argument-là ne résiste pas à l'analyse. Il aurait pu à la limite se justifier si les choses avaient été faites à tout le moins avec un certain sens de discernement en renouvelant la confiance aux ministres dont les compétences et l'expertise sont jugées par Bouteflika incontournables pour achever les projets structurants et les politiques de développement sectoriel entamés durant le mandat écoulé. Mais reconduire en bloc tous les membres du gouvernement, et à leur tête le Premier ministre y compris les ministres décriés publiquement par Bouteflika au détour de ses visites sur le terrain, signifie si l'on fait une lecture au premier degré ou au degré zéro de la politique que Bouteflika est pleinement satisfait des résultats du gouvernement globalement en tant qu'Exécutif et dans le détail, chaque ministre pris individuellement. Si c'est le cas, alors pourquoi le président Bouteflika a-t-il attendu plusieurs jours avant d'annoncer l'événement unique en son genre de par le monde ? On n'a vu nulle part ailleurs ce cas d'école qui consiste pour un nouveau président réélu à faire redoubler la classe au gouvernement sortant.
Dommages collatéraux
Il serait trop facile de ne voir dans cette façon d'agir qu'un banal caprice, une humeur politique comme Bouteflika sait en servir à son monde pour brouiller les cartes et pousser ses faux amis et ses détracteurs à se dévoiler, pour mieux les combattre et les neutraliser. Quoique… ! Autre hypothèse tout aussi délirante puisque l'on nage en plein dans le delirium : Bouteflika n'a-t-il pas pu trouver mieux dans le sérail, dans le vivier du pouvoir, au sein des partis de l'Alliance présidentielle et des autres soutiens présidentiels pour remplacer les ministres sortants ou du moins une partie d'entre eux qui doivent être les premiers à être surpris de leur reconduction. Certains dirigeants du FLN, du RND et accessoirement du MSP qui se sont investis dans la campagne électorale de Bouteflika pensaient qu'ils sont naturellement ministrables et que leur heure pour entrer au gouvernement a sonné. Les dommages collatéraux causés au niveau des partis de l'Alliance présidentielle et au-delà auprès des différents centres d'influence qui gravitent autour du pouvoir par la décision de Bouteflika de maintenir l'équipe gouvernementale en place sont incommensurables. Comment ces frustrations et ces déceptions seront-elles gérées ? Bouteflika risque de voir tous ces déçus qui lui ont apporté leur soutien se retourner – pas publiquement, mais de manière tacite – contre lui en rejoignant les Algéro-pessimistes de la politique de Bouteflika et en sabordant son programme d'action. Les partis de l'Alliance présidentielle risquent, de leur côté, de connaître des crises liées au non-respect des règles de l'alternance dans l'accession aux postes de l'Exécutif et à d'autres fonctions dont ils s'estiment légitimement en droit d'attendre de la part de Bouteflika. Tout autant fragilisé, apparaît également Ouyahia qui était quasiment assuré d'être reconduit à son poste mais était loin de se douter que Bouteflika allait lui imposer la même équipe gouvernementale sur laquelle il a eu à apprécier ministre par ministre les performances réelles sur le terrain et sur lesquels il aurait eu certainement son mot à dire s'il avait été consulté et si son avis pouvait compter. M. Ouyahia s'est publiquement démarqué au moins vis-à-vis d'un membre du gouvernement qu'il avait ouvertement critiqué pour la façon dont il avait conduit la réflexion sur la stratégie industrielle, en l'occurrence M. Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, un département censé être névralgique pour un gouvernement qui a inscrit au titre de ses priorités la relance des investissements nationaux et étrangers.
Contraint et forcé, Ouyahia devra donc faire avec la même équipe gouvernementale en engageant sa responsabilité personnelle aux côtés de celle de Bouteflika. Avec cette précision toutefois : Bouteflika, qui a sa carrière derrière lui a, en termes de retombées politiques, moins à craindre d'éventuels mauvais résultats du nouveau bail qu'il a contracté avec les Algériens qu'Ouyahia. Ayant des ambitions d'homme d'Etat et étant convaincu qu'il est pour les décideurs le successeur tout désigné à Bouteflika, Ouyahia misait beaucoup sur sa reconduction à la tête du gouvernement, fort d'une nouvelle équipe gouvernementale sur laquelle il pourrait avoir une emprise directe ou indirecte pour améliorer son image auprès de l'opinion et avec laquelle il pourrait gagner la confiance des décideurs. Désormais, le moment est venu pour Ouyahia de rouler aussi – surtout ? – pour lui. A-t-il les moyens de sa politique ? Peu sûr. En théorie, Bouteflika reste le maître du jeu au sein du pouvoir surtout après les résultats officiels proches du plébiscite obtenus lors de l'élection présidentielle d'avril dernier. Par conséquent, vouloir interpréter la reconduction du gouvernement Ouyahia comme le signe de l'absence de consensus au sommet sur la composante de la nouvelle équipe gouvernementale apparaît, toujours en théorie, comme une hypothèse saugrenue, car quand on est un président élu selon les résultats officiels à plus de 90%, on ne se fait pas dicter de ligne de conduite par qui que ce soit. Le laisser seulement supposer un instant reviendrait à verser de l'eau au moulin de ceux qui avaient crié à la fraude électorale. Par quelque bout qu'on la prenne, l'énigme de la reconduction au complet du gouvernement Ouyahia dans les formes telles que présentées dans le communiqué officiel de la présidence de la République reste entière.


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