Après les atermoiements d'un passé récent et l'échec patent des privatisations ainsi que celui de l'apport attendu des “IDE” -investissements directs étrangers- les responsables du secteur semblent se murer dans une sorte de “mea-culpa” sans avouer ouvertement leur échec. La nouvelle stratégie industrielle déclinée par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements lors de son passage à une émission de la Chaîne III, s'articule autour d'un nouveau concept “Zidi” : zone de développement industriel intégré autour de 29 wilayas dont cinq sélectionnées comme pilotes (Annaba, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Oran et Blida) compte tenu de leur potentiel industriel et économique. L'objectif, selon Temmar, est d'atteindre à terme, un taux de croissance de l'ordre de 10 à 15%. Et un taux global de croissance hors hydrocarbures de 8%. La nouvelle stratégie vise également la mise à niveau de 20 000 entreprises sur cinq ans ainsi que la création d'un MBA au niveau de l'Inped (Institut national de la productivité et du développement). Par ailleurs, le ministre a annoncé au cours de la même émission, qu'un montant de 50 à 60 millions d'euros a été injecté dans le secteur de la mécanique pour le développer. Dans le même temps, il a été créé un groupement industriel du ciment d'Algérie. Les cinq wilayas pilotes seront dotées d'une administration et de centres de recherches. Les Zidi seront matérialisées par un réseau regroupant dans un cadre de partenariat, des opérateurs économiques de divers secteurs, les entreprises publiques et privées, les centres de recherche, les administrations, les centres d'innovation, les universités …Les futures zones seront supervisées par une cellule composée d'experts et spécialistes en la matière au niveau national. Selon le ministre, cette nouvelle configuration du secteur industriel favorisera l'amélioration de la compétitivité, la productivité et l'efficacité des entreprises. Après les atermoiements d'un passé récent, et l'échec patent des privatisations ainsi que celui de l'apport attendu des “IDE”-investissements directs étrangers- les responsables du secteur semblent se murer dans une sorte de “mea culpa” sans avouer ouvertement leur échec, reviennent à la charge avec un nouveau schéma censé booster la croissance économique hors hydrocarbures. L'une des singularités de cette nouvelle stratégie est la marginalisation du secteur privé “faible industriellement” selon les propres termes de Temmar. Après avoir accusé le secteur public de tous les maux “quincaillerie” a-t-on dit, il semble que nous soyons toujours dans des grilles d'appréciations idéologiques en sous-estimant cette fois-ci le secteur privé national, au détriment de l'efficacité économique, qui demeure le seul critère de discrimination en dernière instance. Dans le même temps, il semble que les secteurs des Ressources en eau, des Travaux publics ainsi que celui de l'Habitat, reconfigurent leurs entreprises locales et nationales en grands groupes autour des SGP dont la dissolution serait programmée, selon le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements Abdelhamid Temmar. Que signifie cette démarche que d'aucuns interprètent comme un manque de cohérence, voire même une lutte de prérogatives, écorchant au passage la solidarité gouvernementale ? Est-ce le retour de l'omniprésence de l'Etat dans la gestion directe de la sphère économique ? D'un autre côté, hasard de calendrier ? Une levée de boucliers quasi générale se fait jour. Des chefs d'entreprises aux économistes et personnalités politiques, tous, stigmatisent la politique économique menée par les pouvoirs publics et expriment leurs inquiétudes quant aux périls qui pèsent sur l'entreprise algérienne et l'économie nationale en général. Si certaines de ces voix expriment une réelle et sincère préoccupation devant les contraintes objectives qui freinent l'entreprise dans son expansion et les lenteurs mises dans le démarrage effectif d'une économie génératrice de richesses hors hydrocarbures, d'autres, en revanche, saisissent le moindre prétexte pour tout rejeter et tout particulièrement les mesures qui bousculent leurs intérêts et remettent en cause leur rente qu'ils voudraient éternelle au détriment de l'intérêt général. Les remous provoqués par la loi de Finances complémentaire au titre de l'année 2009, à l'intérieur du pays et au-delà de nos frontières, sont un exemple concret de cet état d'esprit.