La Russie pourrait utiliser des bases à Cuba et au Venezuela pour les missions de ses bombardiers stratégiques, a déclaré hier le commandant des forces aériennes stratégiques russes, le général Anatoli Jikharev, cité par l'agence Interfax. Il n'a pas précisé si les avions russes stationneraient de manière permanente sur ces bases ou s'ils s'en serviraient pour des escales. “C'est envisageable avec Cuba”, a déclaré le général russe en soulignant que “s'il y a une volonté de la part des dirigeants des deux Etats, une volonté politique, nous sommes prêts à y voler”. “Il y a quatre ou cinq aérodromes avec des pistes de 4 000 mètres de long qui nous conviennent très bien”, a-t-il encore relevé. Par ailleurs, le président vénézuélien Hugo Chavez a offert à la Russie d'accueillir des bombardiers stratégiques russes sur son territoire, a-t-il indiqué, également cité par Interfax. “Oui, une telle proposition du président du Venezuela existe. S'il y a une décision politique appropriée, c'est possible”, a-t-il affirmé. L'aérodrome local devra être rénové avant de pouvoir accueillir les avions russes, a-t-il cependant précisé. En septembre dernier, deux bombardiers stratégiques russes TU-160 avaient effectué des “vols d'entraînement” à partir d'une base au Venezuela. Le président Chavez, allié de Moscou et bête noire de Washington, avait alors affirmé que la présence des deux bombardiers russes dans son pays constituait un “avertissement” aux Etats-Unis. La Russie a repris en 2007 ses patrouilles de bombardiers stratégiques, une pratique datant de la guerre froide. Moscou a également tenté récemment de raviver ses liens avec Cuba. La nouvelle intervient alors que le président russe Dimitri Medvedev doit rencontrer son homologue américain Barack Obama à Londres le 1er avril, en marge d'un sommet des dirigeants du G20, dans le but de “relancer” les relations entre Moscou et Washington. Ces dernières années, le projet de bouclier antimissile américain en Europe de l'Est et l'extension de l'Otan aux portes de la Russie ont fortement irrité Moscou. Les tensions, aux relents de guerre froide, ont culminé avec la guerre russo-géorgienne en août 2008. R. I./Agences