La Russie a procédé hier au vol d'essai inaugural de son chasseur-bombardier furtif de cinquième génération, un appareil censé entrer en service en 2015 qui est au cœur du programme de modernisation de l'armée russe, distancée technologiquement par l'Occident. Le directeur général du constructeur Soukhoï, Sergueï Pogossian, a salué dans un communiqué un « grand succès pour la science russe » et insisté sur le progrès accompli pour développer l'appareil (PAK FA), aussi appelé T-50. Le premier vol de cet appareil appelé à devenir le pendant du F-22 américain a duré 47 minutes au-dessus de la région de Komsomolsk-sur-Amour (Extrême-Orient). Les images diffusées par Soukhoï sont les toutes premières de l'appareil, dont l'aspect extérieur était jusqu'à présent tenu secret. Selon l'agence Interfax, l'appareil, dont le développement a débuté en 2002, sera capable d'effectuer de longs vols à des vitesses supersoniques et d'attaquer plusieurs cibles en même temps. C'est le premier avion militaire de ce type conçu par la Russie depuis la chute de l'URSS en 1991. Il ne devrait pas entrer en service avant 2015. Le Premier ministre, Vladimir Poutine, s'est félicité d'un « grand pas en avant », assurant que les formations des pilotes sur ces avions allaient débuter dès 2013 et que « l'achat en série commencera(it) en 2015 ». « Nos avions, les SU-27 et MIG-29, sont bons, mais sont physiquement fatigués », a commenté l'ex-commandant en chef de l'armée de l'air, le général Anatoli Kornoukov. Or, « sans PAK FA, la Russie ne pourra pas assurer sa propre sécurité sans s'allier soit aux Etats-Unis soit à la Chine », estime le journal Vedomosti.