Même si la matière première est algérienne, Dzaïr Show n'est qu'une vulgaire imitation des concepts américains de talk-shows. Sofiane Dani, le présentateur de l'émission, y fait sa star chaque semaine face à son public. Au premier rang, ce soir, trois personnalités viendront, tour à tour, donner la réplique à Sofiane. Le premier à affronter les questions mordantes et parfois intéressantes de Sofiane sera le chanteur tunisien de malouf Ziad Gharsa, qui n'est en fait que le fils de l'illustre Tahar Gharsa. Avec sa voix de ténor, il est considéré comme l'un des meilleurs interprètes du patrimoine musical classique (malouf) dans son pays. Il joue également de divers instruments de musique : oud, violon, violoncelle, piano, etc. L'orchestre de l'émission aurait-il du souci à se faire ? Certainement ! Boualem Aïssaoui prendra le relai pour admirer de près le crane luisant de Sofiane. Invité du show man de pacotille, Boualem Aïssaoui, très rare à la télé, est producteur et réalisateur. On lui doit notamment la célèbre pièce de théâtre Madinet El Hob (la ville de l'amour), interprétée sur les planches durant l'année de 2007. Et en parlant d'amour et de mimétisme justement, on pense automatiquement au docteur Malek (de Mawiid Maâ El Qader) : l'as du bistouri en plastique… Le George Clooney national ; une contrefaçon de Ramadhan 2007, interprété humidement par Othmane Bendaoud qui sera, lui, l'invité de Sofiane ce soir. On pourra donc découvrir Othmane Bendaoud en toute intimité et vous saurez également que sa carrière n'a pas commencé depuis sa collaboration avec Djaâfer Gacem dans le feuilleton nunuche Mawiid Maâ El Qader. C'est donc un casting typiquement masculin qui vous est proposé, mesdames, ce soir, pour un concentré d'exagération et de débats stériles qui ne changent pas le monde pour autant. On veut faire dans la convivialité, mais on finit par tomber dans la caricature. À cheval entre deux mondes, on ne sait plus à quel mulet se vouer, le show a su, néanmoins, s'imposer dans nos salons… C'est aussi ça la magie de la télé : de la poudre aux yeux. Ziad Achour