En appelant à voter Bouteflika, l'UGTA, comme elle l'a déjà fait en 1999 et en 2004, donne le la à une machine déjà huilée pour la reconduction du Président sortant. Lors de tous les grands rendez-vous tels que les échéances électorales majeures, la position de l'UGTA est attendue par tous les observateurs. À tort ou à raison, elle a toujours été considérée comme l'expression des centres de décision, qu'ils soient réels ou simples créations de l'imagination de ces analystes. La Centrale vient de faire connaître son choix. L'annonce reste importante bien que, sur le terrain de la compétition, la question du candidat élu soit quasi tranchée, seul l'enjeu du taux de participation est sujet à divergences entre les différentes opinions. En effet, hier, à Skikda, deuxième place pétrochimique du pays, le secrétaire général de l'UGTA a appelé les travailleurs à voter pour le candidat Bouteflika lors de la présidentielle du 9 avril prochain. Pour Sidi-Saïd, la reconduction du Président sortant à la magistrature suprême “promet l'augmentation du smig et la révision de la loi sur les indemnités”. En ces temps marqués par une conjoncture économique mondiale caractérisée par son invisibilité, Sidi-Saïd a adressé un message rassurant à un pan entier de la société, soit les retraités. À ce propos, il annoncera que, pour la première fois, le Président créera un fonds national de retraite qui sera financé par les recettes des hydrocarbures. Mettant à profit la tendance actuelle des différents schémas de redressement adoptés par la majorité des économies mondiales, le secrétaire général de l'UGTA jubilera sur un renforcement du rôle de l'Etat dans la sphère économique. “Le secteur économique public reviendra en force après l'élection de Bouteflika”, annoncera Sidi-Saïd, devant les cols bleus. Il conclura son meeting en appelant les travailleurs à rendre la balle au Président en allant voter massivement le 9 avril prochain. Le patron de la Centrale syndicale s'exprimait lors d'un meeting de précampagne pour le président Abdelaziz Bouteflika, ce dimanche, tenu avec les travailleurs de la wilaya de Skikda à la salle Aïssat-Idir. C'est ainsi que devant une foule nombreuse, composée essentiellement des travailleurs, Sidi-Saïd a demandé à la famille syndicale d'être à l'avant-garde, “comme elle l'était à tous les niveaux durant les années du terrorisme pour la réussite de l'élection présidentielle et pour l'avenir du pays”. Lors de son intervention, Sidi-Saïd défendra le bilan du Président sortant. Il dressera un tableau positif des réalisations, au niveau national et international, des deux mandats et qu'il jugera positifs. Sidi-Saïd fera, entre autres, l'éloge de la politique de réconciliation nationale, jugée comme l'un des plus importants chantiers du président de la République. “La réconciliation nationale a fait sortir le pays de son isolement et a transformé l'Algérie en chantiers. La preuve est la nette amélioration de la situation du pays et les réalisations dans tous les secteurs”, argumentera-t-il. À propos du climat social, le patron de l'UGTA évoquera également “la confiance retrouvée entre le peuple et ses institutions”, ainsi que “les acquisitions des travailleurs du secteur public et de la Fonction publique”. En traitant de la question du pouvoir d'achat, l'optimisme de Sidi-Saïd sera modéré. “Des augmentations salariales appréciables ont été acquises depuis 1999, même si elles sont toujours insuffisantes”, précisera-t-il. Lors de cette rencontre, le patron de la Centrale fera savoir que l'UGTA a élaboré 144 conventions collectives au niveau des entreprises publiques avec des augmentations, d'environ, 25% des salaires du secteur public, entre 10 et 20% pour le secteur privé et entre 8 et 10% pour les retraités. A. Boukarine