Le candidat à la présidentielle, Ali-Fawzi Rebaïne, premier responsable du parti Ahd 54, inaugurera sa campagne à Tlemcen, fief du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. En effet, l'ouest du pays sera la première étape de sa campagne électorale qui débutera demain. M. Rebaïne annonce qu'à son grand regret, il ne pourra pas organiser de meetings dans les 48 wilayas du pays faute de moyens financiers. “J'aurais souhaité aller partout et rencontrer tout le monde mais je ne dispose que de 19 jours et je n'ai pas de moyens financiers suffisants ni un jet privé pour mes déplacements”, a-t-il ironisé. Rappelons qu'il a été décidé d'attribuer aux candidats aux élections présidentielles le même budget qu'en 2004, à savoir un milliard et demi de centimes. Le candidat de Ahd 54 dénonce des inégalités et des déséquilibres dans le déroulement de la campagne et ce, dans tous les domaines. “Le président Abdelaziz Bouteflika se sert de l'argent du contribuable mais aussi de l'appui du patronat algérien pour mener à bien sa campagne. Quant à nous, nous n'avons pas encore commencé notre campagne que nous sommes déjà criblés de dettes”, a-t-il annoncé. En outre, il précise qu'il ne dispose d'aucune protection. “Ma garde rapprochée m'a été retirée en 2004 et depuis, j'ai décidé de m'en passer”, explique-t-il. Ces problématiques auraient été abordées avec Mohammed Teguia, président de la Commission politique nationale de surveillance des élections. “Mohammed Teguia a reçu nos représentants ainsi que ceux d'autres candidats pour parler de ces inégalités. La rencontre a été sanctionnée par un PV signé de sa main mais rien n'a été fait. Cette instance n'est pas indépendante. C'est un instrument de l'Etat”, a-t-il dénoncé, brandissant ledit PV. De plus, Ali-Fawzi Rebaïne annonce qu'il n'y aura pas d'observateurs onusiens durant les élections du 9 avril. “Je me suis entretenu avec trois envoyés spéciaux de Ban Ki-moon qui m'ont informé qu'aucun observateur de l'ONU ne sera présent lors des élections. Quant à la délégation envoyée par l'Union africaine, nous n'avons pas eu la chance de la rencontrer”, a-t-il indiqué. Mais au-delà des nombreuses complaintes du candidat, il prétend que son problème majeur est la non-médiatisation. Il s'attaque particulièrement à l'ENTV qui, selon lui, est la propriété du président Abdelaziz Bouteflika. “J'ai été interviewé par des télévisions étrangères telles que CNN mais pas par la télévision de mon pays. Je suis exclu de l'ENTV depuis 2004”, affirme-t-il. Quant au programme qu'il propose, il ne sera disponible qu'à partir de jeudi. “Je ne vais pas vous embêter avec 45 pages de programme, des exemplaires seront mis à votre disposition jeudi au siège du parti”, a-t-il répondu à un journaliste. Amina Hadjiat