L'attentat a eu lieu sur la RN12, à quelque 300 m du barrage militaire fixe installé au carrefour reliant la route d'Alger et celle menant au chef-lieu de Tadmaït. A l'arrivée des renforts des services de sécurité, venus du campement installé près du barrage militaire, une deuxième explosion a eu lieu, touchant de nombreux éléments de l'ANP. Un militaire a été tué hier, vers 14h, dans un attentat à la bombe près de Tadmaït, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou. Quatre autres militaires ont été blessés, ainsi qu'un citoyen, avons-nous appris de sources concordantes. L'attentat a eu lieu sur la RN12, à quelque 300 m à l'ouest du barrage militaire fixe installé au carrefour entre la route d'Alger et celle menant au chef-lieu de Tadmaït. Actionnée à distance, la première bombe, dissimulée dans des canalisations au bord de la route, a explosé sans faire de victimes. Des véhicules de passage auraient essuyé des éclats provoqués par l'explosion. A l'arrivée des renforts des services de sécurité, venus du campement installé près du barrage militaire, une deuxième explosion a eu lieu, touchant de nombreux éléments de l'ANP. Cinq militaires ont été touchés, dont deux grièvement, ils seront acheminés à l'unité de soins de Bordj Menaïel. Des coups de feu ont éclaté après les deux déflagrations, sans atteindre les terroristes qui ont télécommandé leurs engins artisanaux. La première explosion était destinée, indiquent certaines sources, à attirer les militaires vers cet endroit et actionner le deuxième engin pour faire plus de victimes. Une méthode utilisée par les groupes armés dans l'incapacité de prendre d'assaut des barrages militaires préparés et équipés contre toute attaque terroriste. Un mode opératoire déjà utilisé par le GSPC dans la même localité où les services de sécurité, en perpétuel mouvement entre les barrages routiers et les postes avancés de surveillance, essuient régulièrement les coups des terroristes. Des citoyens de la localité indiquent que de nombreux attentats ont eu lieu au même endroit, ciblant les militaires en déplacement vers les détachements installés dans le pourtour du maquis de Sidi Ali Bounab. Le 7 juillet 2007, un militaire avait été tué et un autre blessé dans un attentat à la bombe, sur la même route nationale, au lieudit Bouilef, entre Tadmaït et Naciria. Le 10 juillet 2007, deux bombes avaient explosé au passage d'une patrouille de la Gendarmerie nationale, sur la RN 12, à proximité également du carrefour de Tadmaït. Aucune victime n'a été enregistrée parmi les gendarmes, et les terroristes ont pu prendre la fuite, comme à chaque attentat perpétré à l'aide d'explosifs actionnés à distance. Dans cette lutte sans répit livrée par le GSPC aux services de sécurité, des civils continuent aussi à être la cible des groupes armés, dans des actes de kidnappings utilisés par les terroristes pour injecter de l'argent dans leur organisation. Des sommes énormes ont été amassées par la branche maghrébine d'Al Qaïda, par le biais des rançons des enlèvements, permettant à la nébuleuse terroriste de renforcer son assise dans la région et à travers tous les maquis de la Kabylie, Sidi Ali Bounab, Boumehni, Mizrana, Akfadou, et les hauteurs situées à l'extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Un jeune citoyen de Maâtkas est encore entre les mains des terroristes depuis jeudi dernier. Une situation sécuritaire qui va en s'aggravant, avec les nombreux attentats simultanés enregistrés depuis plus d'un an, commis quasiment à la même heure dans des endroits aussi éloignés que Azazga, Aïn El Hammam, Tigzirt et Tadmaït. Un autre motif d'inquiétude dans la région, les attentats ciblés contre des personnes représentant l'autorité ou la population, comme l'attentat manqué le 5 juillet 2007 contre le wali de Tizi Ouzou, en visite à Aïn El Hammam (50 km au sud-est de Tizi Ouzou). La bombe avait explosé au passage du cortège du wali, touchant une voiture de police. Plus récemment, le 30 janvier dernier, c'est le P/APC d'Aghribs qui a échappé à un attentat à l'explosif, sur un chemin communal à quelques kilomètres du chef-lieu de la commune (35 km à l'est de Tizi Ouzou). L'élu local en a réchappé, sa voiture ayant seulement essuyé les éclats de la déflagration.