La mission chinoise composée de quatre médecins spécialistes en gynécologie obstétrique a quitté, hier, le service de gynécologie de l'unité mère-enfant du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. En effet, le contrat de coopération des médecins chinois qui ont été installés au niveau du service au mois de mars de l'année 2007, et après de loyaux services rendus à une population d'un bassin de plus de 5 millions d'habitants, a expiré. Cependant, il est attendu que la situation dudit service, appelé communément maternité, revienne à la case de départ et le sempiternel problème de manque de médecins gynécologues dans cette structure qui compte 102 lits techniques resurgisse. La mission, qui a rejoint cette structure dans le cadre de la coopération entre la Chine et notre pays, a contribué pendant deux ans à mettre le holà à la situation que vivait la maternité de la capitale des Hauts-Plateaux depuis plusieurs années. Le départ du staff médical spécialisé entraînera sans nul doute un déficit flagrant en matière de prise en charge des parturientes au niveau du CHU Saâdna-Abdennour qui, au niveau de la maternité, enregistre chaque année plus de 14 000 admissions avec près de 11 000 accouchements, dont plus de 1 500 par césarienne, une charge importante qui sera désormais assumée par une seule gynécologue algérienne. Cette dernière sera incapable de gérer toutes les admissions et les responsables de la structure seront obligés d'orienter le flux des parturientes, notamment en cette période qui connaît l'enregistrement d'un taux important d'accouchements, vers les cliniques privées qui poussent comme des champignons. Cette nouvelle situation n'arrangera pas les affaires des petites bourses et ouvrira les portes à toutes les spéculations quant à l'intégrité et l'honnêteté des responsables de la maternité qui seront accusés à tort ou à raison d'orienter les parturientes vers le privé. Rappelons qu'avant l'arrivée des Chinois, 25 gardes sont restées vides durant deux mois et demi de l'année 2007. Les 35 gynécologues, dont 22 installés à titre privé au niveau du chef-lieu de wilaya, n'assuraient que les gardes. Certains d'entre eux ne répondaient même pas aux réquisitions. “Nous étions obligés de transférer les femmes après leur admission vers les cliniques privées parce que ces dernières nécessitaient une prise en charge spécialisée et nous n'avions pas de médecins spécialistes”, nous a déclaré une sage-femme. “Pendant deux ans, nous avons travaillé à l'aise et nous n'avons pas eu de problème avec les parturientes et leurs familles, nous ne savons pas comment on va gérer la situation après le départ des Chinois”, renchérit notre interlocutrice qui a parlé au nom des 58 sages-femmes. Par ailleurs, nous avons appris que la direction de la santé et de la population de la wilaya, en étroite collaboration avec l'université Ferhat-Abbès de Sétif, a lancé dernièrement la formation en post-graduation de médecins spécialistes en gynécologie. “Je pense que la formation de médecins de Sétif est la seule solution pour mettre fin à ce problème qui dure depuis plus de deux décennies”, dira le Dr R. Lehtihet, directeur de la santé, lors du forum de la wilaya. En attendant la sortie de cette promotion, les parturientes seront certainement les bienvenues chez les privés, à moins que le département de Saïd Barkat ne conduise une autre mission au niveau du CHU de la deuxième wilaya du pays. F. Senoussaoui