Avec 14 000 admissions et 10 400 accouchements dont près de 2 000 césariennes par an, le service maternité du CHU Saâdna-Abdenour de Sétif ne dispose que de deux gynécologues seulement et cinq généralistes. Pour rompre avec toute opération de bricolage, qui n'est que perte de temps et d'argent, le département de Djamel Ould Abbès, sur proposition de la direction de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, a donné son avis favorable pour la transformation du projet de construction d'un hôpital de gériatrie en un hôpital mère-enfant. Cependant, plusieurs mois sont passés et rien à l'horizon. La souffrance de la population, notamment les parturientes, s'accentue car les opérations de réhabilitation sont à l'arrêt et les différentes structures du service de gynécologie obstétrique qui desservent un bassin de population de pas moins de 5 millions d'habitants se dégradent au point où ce dernier est dans un état lamentable. En effet, la décision de convertir la gériatrie en un hôpital mère-enfant (maternité et pédiatrie) était le seul salut pour les problèmes de la maternité de Sétif, mais les délais n'ont pas été respectés et on a appris que l'ouverture de cette nouvelle structure n'est pas pour demain. Le nouvel établissement devait ouvrir ses portes à la fin du premier semestre de l'année écoulée. Douze mois sont passés et rien ne pointe à l'horizon. Par ailleurs, outre l'état de la structure actuelle car, physiquement, elle n'est guère fonctionnelle, le sempiternel problème, à savoir la disponibilité de gynécologues, perdure et rend la tâche du personnel plus difficile. Avec 14 000 admissions et 10 400 accouchements dont près de 2 000 césariennes par an, le service maternité du CHU Saâdna-Abdenour ne dispose que de deux gynécologues et cinq généralistes. Des spécialistes installés à titre privé n'honorent pas leurs engagements. Pire encore, certains d'entre eux ne répondent jamais aux réquisitions. L'élaboration d'un tableau de gardes au niveau de ce service est un véritable parcours du combattant. Cette situation inquiète les responsables de ladite structure qui sont souvent accusés à tort ou à raison de transférer les parturientes vers les cliniques privées. Une sage-femme que nous avons rencontrée nous a affirmé qu'il leur arrivait de conseiller les parents de la parturiente de recourir aux services de la clinique privée mais seulement quand il n'y a pas de gynécologues et quand le cas nécessite une prise en charge spécialisée. “Nous l'avons fait et nous le ferons tant qu'il n'y a pas assez de gynécologues, notamment la nuit”, dira notre interlocutrice. La mission chinoise, qui a séjourné pendant plusieurs mois au CHU de Sétif, a mis fin à toutes ces spéculations et a assuré une meilleure prise en charge des pathologies gynécologiques. Près de deux ans après, cette mission, au grand dam des Sétifiennes, n'a pas été reconduite. Notons que la wilaya compte une quarantaine de gynécologues installés à titre privé dont une vingtaine de cliniques au niveau du chef-lieu de wilaya. “Si chaque gynécologue privé assurait une seule garde par mois, le problème ne se poserait pas”, nous a déclaré une autre sage-femme.