La secrétaire générale du Parti des travailleurs Louisa Hanoune a choisi la wilaya de Sétif pour donner le coup d'envoi de sa campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril 2009. Elle fera le procès du système économique mondial qu'elle qualifiera de rétrograde, plaidant pour un régime socialiste qui ne sera, selon la SG du PT, que bénéfique pour le pays tout en donnant l'exemple de la Bolivie, du Venezuela et de l'Equateur. La candidate du Parti des travailleurs a noté que la présidentielle est une véritable opportunité pour la rupture avec les politiques qui ont montré leurs limites. Le leader du PT n'a pas épargné de ses critiques le Président sortant en faisant allusion à la politique suivie durant ces dernières années. “Nous ne sommes pas impliqués dans la crise que traverse le pays et on n'a pas impliqué notre pays dans des réformes et des politiques de partenariat dictées par des capitales occidentales, le FMI et l'OMC”, a renchéri Louisa Hanoune qui se propose comme alternative. Hanoune avertira que si elle arrive au poste de premier magistrat du pays, elle commencera par la réforme de la justice, en promettant de faire du juge un élu et non un fonctionnaire nommé, tout en préconisant un système qui évitera aux juges d'être corrompus. L'instauration d'impôts sur la fortune, l'égalité entre l'homme et la femme et les réformes dans les différents secteurs, à savoir l'éducation nationale, le sport, la culture, l'environnement et le développement local sont d'autres chantiers prévus par Louisa Hanoune si elle arrive à El-Mouradia. À Aïn M'lila et à Skikda, la secrétaire générale du PT annonce la nécessité de dissoudre le Parlement qui “ne reflète pas la volonté du peuple”. Elle accusera également l'institution de rouler pour des lobbies qui ont voté la révision de la Constitution bafouant, ainsi, les principes de la souveraineté populaire. Revenant sur la dernière mesure ayant trait à l'effacement des dettes des fellahs, Louisa Hanoune a souligné que cette opération doit toucher les vrais agriculteurs qui ont une situation financière précaire et non la mafia du foncier agricole et les détenteurs de capitaux. Soulignant que son parti a toujours été du côté des pauvres, des chômeurs, Hanoune insistera sur la nécessité de prôner une politique conforme aux aspirations des populations à l'exemple de celle du Venezuela. Elle appellera à la restitution des 140 milliards de dollars déposés, selon elle, dans les banques étrangères. Abordant le phénomène des harragas, la SG du PT devait déclarer : “Au lieu de pénaliser les jeunes concernés par la prison, il faut leur assurer une prise en charge psychologique à même de leur permettre d'atténuer la tension et le stress les rongeant quotidiennement.” Parlant des échanges commerciaux, Hanoune, réfutant catégoriquement l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, proposa carrément le gel de l'adhésion du pays à cette Organisation mondiale du commerce. La candidate à la magistrature suprême constate que les chiffres du programme de Bouteflika portent en eux-mêmes le contre-exemple de la réussite de ses deux derniers mandats. Elle s'est dit étonnée des chiffres donnés par le Président sortant, sans le nommer, notamment la création de 3 millions de nouveaux postes d'emploi. Pour elle, créer autant d'emplois veut dire que l'objectif est de résorber un taux de chômage d'au moins 30%, alors qu'officiellement ce dernier est de 12%. Pis, selon elle, “même les emplois créés étaient précaires”. F. Senoussaoui/K. Messaad et A. Boukarine