Seule femme dans la course à la magistrature suprême, Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, veut s'imposer dans le paysage politique comme celle qui lutte contre ce qu'elle appelle “le désespoir ambiant et la fatalité”. De ce fait, elle conçoit la participation au scrutin présidentiel comme un acte de résistance à l'abattement et au découragement qui commencent à envahir les populations en raison des difficultés de tout ordre qui marquent le quotidien des Algériens. Pour elle, le rendez-vous du 9 avril constitue une occasion pour un sursaut populaire. Elle a d'ailleurs choisi de mener sa campagne sous le slogan : “Parce que la souveraineté populaire est l'immunité nationale, la parole est au peuple !” Ayant longtemps traîné sa “connivence” avec le président de la République en le ménageant toujours dans les critiques exprimées contre les politiques menées au niveau gouvernemental, Mme Hanoune a tenté ces derniers jours de mettre un peu de piment dans son discours. Campagne électorale oblige. La dernière session du Conseil national de son parti a été l'occasion pour elle de dire son désaccord avec le chef de l'Etat sur les mesures annoncées par ce dernier, à quelques encablures du début de la campagne électorale, notamment celle relative à l'effacement des dettes des agriculteurs avoisinant les 41 milliards de dollars. Une manière peut-être pour elle de marquer sa différence… Louisa Hanoune va concentrer son discours, lors de la campagne électorale, sur le volet économique, un sujet de prédilection pour la candidate du PT qui n'a jamais cessé de dénoncer les politiques économiques du gouvernement. Djeloul Djoudi a d'ailleurs affirmé, hier, que le programme électoral de la candidate est composé de six chapitres dont le principal est la réforme économique. Appelant à la réouverture des entreprises publiques, à opter pour un investissement public, Mme Hanoune propose l'application d'un “plan d'ajustement structurel” tout en révisant les accords internationaux signés par l'Algérie qu'elle qualifie de “désastre pour l'économie nationale”. Elle a choisi d'entamer sa campagne électorale à partir de Sétif avant de sillonner le pays pour animer pas moins d'une trentaine de meetings. H. S.