Le 11e anniversaire de l'association artistique du cinéma Lumières que préside le réalisateur engagé Amar Laskri a coïncidé cette année avec le démarrage de la campagne électorale présidentielle. C'est d'ailleurs par souci de ne pas perturber cet événement que la cérémonie a été avancée d'une journée pour l'organiser le mercredi. Mais l'autre surprise de cette association est la projection du film l'Algérie au cœur du réalisateur Rahim El Eulmi à la salle El Mouggar, pleine comme un œuf. Beaucoup d'artistes du cinéma et de la télévision, des invités de marque (les ambassadeurs de Cuba et de l'Allemagne), des noms du monde de la culture, un public connaisseur. Le court métrage de 52 minutes est un hommage au président Bouteflika. Il retrace son parcours, les grandes réalisations de la dernière décennie ponctuées par des flashs-back sur sa vie en tant que moudjahid de la cause nationale et en tant que ministre de la République de 1963 à 1978, représentant l'Algérie lors des différents évènements internationaux. Le film-hommage a été commandé, comme nous l'a expliqué son réalisateur, par l'association Lumières avec la collaboration du ministère de la Solidarité nationale, le secrétariat d'Etat à la communication, l'APC de Sidi M'hamed et la maison de jeunes Hassan El Hassani de Bouzaréah. “L'idée de faire un film sur le président Bouteflika m'a toujours tenu à cœur. C'est un homme qui a du talent. Un génie. Nous nous sommes rencontrés fortuitement devant la gare de Genève en 1990. Tout simplement, je lui ai dit que l'Algérie avait besoin de lui”, confie Rahim El Eulmi. Le documentaire fait deux haltes avec le P/APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, en sa qualité de directeur de campagne de la circonscription où il déclare que l'aménagement du quartier du 1er-Mai, et notamment l'emblématique jet d'eau, était une recommandation du président de la République durant son premier mandat. En revanche, l'apparition aux côtés de Bouteflika de Amar Laskri n'a pas empêché ce dernier de déclarer après la projection que le soutien de l'association au candidat président n'est pas inconditionnel. “Notre soutien est porteur de critique objective. Nous comptons dans ce sens produire prochainement un film exprimant nos attentes, nos rêves et nos espoirs”, souligne le réalisateur de Patrouille à l'Est. Abordant la situation guère reluisante du secteur de la culture, il rappellera la triste réalité que ce dernier traverse depuis plus de deux décennies, à l'exception des deux rendez-vous internationaux qu'étaient l'Année de l'Algérie en France et Alger capitale arabe de la culture. Pour lui, la faille se situe dans l'absence de communication entre le sommet et la base. “Il est grand temps de revoir la situation de ce secteur qui dépérit. Pour le sauver, il y a lieu de commencer par lui accorder l'autonomie afin que toutes les formes d'expression puissent s'épanouir. Ayons le courage de regarder en face pour constater que notre cinéma a beaucoup perdu alors que nos proches voisins étaient loin derrière nous. En 1962, on comptait 487 salles de cinéma. Que reste-il de ce nombre sinon quelques salles en état d'hibernation ?” fait remarquer le cinéaste. Et de se tourner vers la sénatrice Zahia Benarous et lui lancer : “Que nos députés se réveillent !” Son intervention a été suivie d'une série protocolaire d'honneurs rendus d'abord par l'association Lumières à Bouteflika et au P/APC de Sidi M'hamed et la remise de cadeaux par l'APC de Sidi M'hamed en l'honneur du Président candidat et Amar Laskri. De même que quelques anciennes figures du cinéma ont été honorées, à l'image du père de la caméra cachée algérienne, Hadj Rahim. La cérémonie a été clôturée par un gala artistique avec le ténor Mohamed Lamari, Mme Zakia Kara-Turki, l'une des meilleures interprètes de l'andalou, Cheikh Bouchachi, Hamdane et l'orchestre Richet Bouzaréah sous la direction de Mohamed Sergoua.