Du dossier des disparus lors de la décennie noire, Louisa Hanoune en fait son cheval de bataille. “Le dossier doit être traité sous tous les angles. Les épouses, mères ou sœurs attendent que la lumière soit faite sur leur sort. Le traitement doit se faire loin de toutes vengeances”, préconise-t-elle. Pour Mme Hanoune, la langue amazigh est le socle de l'unité nationale, c'est pour cette raison qu'elle doit être hissée au rang de langue officielle. Selon elle, “le long combat mené durant des décennies à arracher la reconnaissance de la langue amazigh en tant que langue nationale, les 500 personnes tuées au mois d'octobre 1988 ont abouti à la démocratie. Il y a des acquis qui ne se donnent pas mais s'arrachent. Au peuple de relever le défi en créant la surprise le jour du vote et mettre fin au règne du régime en place qui s'est installé depuis l'Indépendance”, harrangue la première dame du PT. La candidate du PT à la magistrature suprême voit dans certaines décisions prises dernièrement une grave contradiction. “Nos députés ont proposé l'augmentation du smig et l'effacement des dettes aux vrais agriculteurs, mais le gouvernement nous a répondu qu'il ne pouvait pas le faire. Les députés ont, par contre, voté pour l'augmentation de leurs indemnités. Maintenant ils annoncent des mesures telles que l'augmentation des bourses aux étudiants. Nous leur disons que la dignité du citoyen ne peut être achetée”. Louisa Hanoune fustige les multinationales. “Elles sont venues prendre nos richesses sans donner un sous, sans compter la mauvaise qualité”. Abordant la gestion du pouvoir en place, elle dira qu'“il y a une contradiction. Des décisions sont prises par certains avant d'être annulées par d'autres, chose qui démontre le manque de cohésion au sommet de la hiérarchie”, relève t-elle. Mme Hanoune ne s'est pas limitée aux critiques mais avancent des solutions. “On nous annonce un taux de chômage en prenant en considération les emplois saisonniers, les contractuels pour nous, sont des chômeurs. Il faut que l'Etat crée des emplois permanents, et ce, par la réouverture des entreprises publiques à l'exemple du Venezuela”. Elle lance une mise en garde à peine voilée en direction des partisans de Bouteflika. “Il y a ceux qui annoncent déjà qu'ils emporteront l'élection au premier tour avec un taux de 80%. Ce temps est révolu en plus nous nous trouvons dans aucune démocratie. Ce chiffre n'existe que dans les pays arabes et africains.” A. DEBBACHE