Selon une analyste de Wood Mac Kenzie, il y aurait aujourd'hui un relâchement d'intérêt pour le domaine minier national. “Même si la récession mondiale réduira les recettes du secteur de l'énergie en Algérie et ralentira potentiellement les nouveaux projets dans le secteur de l'industrie, les hydrocarbures devraient continuer de stimuler la croissance cette année”. C'est ce que relève Oxford business group (OBG) dans son dernier briefing. OBG explique que le secteur de l'énergie en Algérie, et en particulier sa production de gaz naturel, domine l'économie du pays, représentant environ 45% du produit intérieur brut (PIB) et 97% des recettes d'exportations. L'ampleur de cette influence est encore plus visible lorsque le rôle de l'Etat au sein de l'économie est pris en compte, étant donné qu'une grande partie du financement des services de l'Etat, des projets d'infrastructures et des subventions proviennent directement des revenus d'énergie. Oxford business group estime que “le secteur de l'énergie continuera de soutenir les activités de l'Etat dans l'immédiat”, même si les recettes dudit secteur devraient être inférieures de moitié par rapport à celles réalisées en 2008. OBG rappelle les propos du ministre de l'Energie, tenus sur les ondes de la Radio nationale, indiquant que l'Algérie devrait générer cette année, environ 30 milliards de dollars des ventes de gaz et de pétrole si les prix restent à leurs niveaux actuels. “On est bien loin des 76 milliards de dollars engrangés en 2008, lorsque les prix du pétrole atteignaient des niveaux record”, souligne-t-il. Oxford business group estime, cependant, que “même avec des prix en baisse, l'Algérie est en mesure de récolter de gros bénéfices grâce à sa génération actuelle de puits”, relevant que, dernièrement, la réticence globale des grandes sociétés pétrolières et gazières a eu un impact sur les derniers appels d'offres du pays. “Une vente aux enchères de droits d'exploration pour 16 parcelles, qui s'est tenue mi-décembre, a généré peu d'intérêt, avec seulement neuf offres reçues des 80 compagnies approuvées par le gouvernement à y prendre part. Après l'évaluation des offres, seulement quatre permis d'exploration ont été accordés pour les 16 parcelles proposées”, rappelle OBG, précisant que selon M. Khelil, cette modeste réaction à la vente aux enchères n'est pas préoccupante et est plus un résultat du ralentissement économique international. “Alors que M. Khelil pourrait ne pas être déçu par le manque d'intérêt, certains analystes suggèrent que l'Algérie pourrait être devenue une source de déception pour les investisseurs”, estime OBG. “Des exigences contractuelles compliquées pouvant limiter les bénéfices des investisseurs étrangers, à moins de 10% signifient que de nombreuses compagnies internationales évitent l'Algérie”, a déclaré Susan Mance, une analyste de Wood Mackenzie, un prestataire international de conseil dans le secteur de l'énergie basé à Edimbourg, dans le document. “Les termes de concession sont parmi les plus difficiles pour les régimes fiscaux des compagnies pétrolières internationales”, a déclaré Mance concernant l'investissement dans le secteur énergétique algérien. “Bien qu'il puisse y avoir un relâchement d'intérêt pour le secteur de l'énergie en l'Algérie, le pays est lui-même favorable à l'élargissement de son rôle dans l'industrie internationale, recherchant à être plus qu'un simple fournisseur de gaz et devenir une voie de transit pour les exportations provenant d'autres pays. Fin février, l'Algérie et le Nigeria se sont entretenus en vue de finaliser un mémorandum d'accord sur le projet de gazoduc transsaharien (TSGP)”, rapporte OBG. Le projet de 12 milliards de dollars prévoit la construction d'un gazoduc de 4 400 km en provenance du Nigeria en passant par le Niger à destination de l'Algérie, où il se joint au réseau des exportations algériennes vers l'Europe. Selon Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach, cité par OBG, “la principale compagnie pétrolière algérienne, le TSGP, pourrait être opérationnelle d'ici 2013”. “Il est nécessaire d'accélérer le processus et de le ratifier rapidement”, a déclaré M. Meziane, après une série d'entretiens dans la capitale nigériane. “Cela donnerait aux deux pays l'occasion de profiter pleinement des avantages de cet investissement”. Synthèse M. R.