Les nouveaux projets dans les secteurs de l'industrie et des hydrocarbures devraient continuer de stimuler la croissance cette année. Même si la récession mondiale réduira les recettes du secteur de l'énergie en Algérie et la ralentira potentiellement. C'est le constat fait par un rapport d'Oxford Business Group publié jeudi. Un constat qui vient affirmer que Sonatrach maintiendra ses projets prévus dans les futures zones industrielles de Tiaret et Béni Saf et il n'est en aucun cas question de geler ces projets en raison de la crise financière mondiale et de la baisse annoncée des revenus pétroliers de l'Algérie attendue durant les deux prochaines années. Pour sa part, le ministre de l'Energie, et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué, mardi à Vienne, que Sonatrach investira 63 milliards de dollars dans les cinq années à venir, pour accroître ses capacités d'exportation. Tout en affirmant que le financement du prochain programme quinquennal 2009-2014 pourra être réalisé sans problème même avec les cours actuels du pétrole qui tournent autour des 40 dollars. A noter que le programme de 150 milliards de dollars est élaboré sur la base d'un baril de pétrole à 37 dollars et pourra être réalisé sans problème. Selon le rapport d'Oxford Business Group, la réduction des recettes se traduira par l'utilisation par l'Algérie de ses réserves budgétaires pour financer les programmes étatiques, y compris le nouveau plan de développement quinquennal de 150 milliards de dollars, pour améliorer les infrastructures, la santé, le logement et les services éducatifs et pour favoriser la diversification de l'économie. Annoncé par le président sortant, Bouteflika, le nouveau programme dépendra dans une certaine mesure des vastes réserves de change de l'Algérie, qui s'élèverait à 138 milliards de dollars d'ici la fin du mois de novembre, selon les chiffres officiels. Le rapport affirme également que même avec des prix en baisse, l'Algérie est en mesure de récolter de gros bénéfices grâce à sa génération actuelle de puits. Toutefois, dernièrement, la réticence globale des grandes sociétés pétrolières et gazières a eu un impact sur les derniers appels d'offres du pays. Dans ce sens, le rapport souligne que l'Algérie est favorable à l'élargissement du rôle du secteur énergétique dans l'industrie internationale, recherchant à être plus qu'un simple fournisseur de gaz et devenir une voie de transit pour les exportations provenant d'autres pays. Fin février, l'Algérie et le Nigéria se sont entretenu en vue de finaliser un mémorandum d'accord sur le projet de gazoduc transsaharien (TSGP). Ainsi, le projet de 12 milliards de dollars prévoit la construction d'un gazoduc de 4400 km en provenance du Nigeria en passant par le Niger pour finir en Algérie, où il se joint au réseau des exportations algériennes vers l'Europe. Selon Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach, le TSGP pourrait être opérationnel d'ici 2013. A ce propos, il a été souligné qu'il est encore difficile de savoir si l'Algérie contribuera aux coûts de la construction du gazoduc, ou si elle sera simplement une conduite du gaz nigérian vers l'Europe. Mohamed Meziane ajoutera que «quoi qu'il en soit, l'Algérie sera en mesure de réaliser un bénéfice de l'exportation de l'énergie d'autrui» et qu'«il est possible que 2009 sera une année beaucoup plus modeste en termes de revenus des hydrocarbures, mais avec près de 4500 milliards de mètres cubes de réserves de gaz identifiées, et de vastes zones du pays à explorer pour de nouveaux gisements, l'avenir du secteur de l'énergie en l'Algérie est sécurisé». Leila B.