Les attaques contre les soldats US deviennent de plus en plus fréquentes. Dans la nuit de lundi à mardi, des inconnus armés de lance-roquettes ont pris pour cible des troupes américaines dans une centrale électrique à Falloujah et à Ramadi. Il faut dire que les forces américaines stationnées en Irak sont soumises à un harcèlement systématique par des hommes armés. Les attaques se succèdent à un rythme régulier. La dernière en date remonte à la nuit d'avant-hier à Falloujah, où des assaillants, dont le nombre n'a pu être déterminé, ont tiré des roquettes RPJ contre les soldats américains qui gardaient une centrale électrique. L'installation n'a subi aucun dégât selon des témoignages. Immédiatement après, les militaires US ont lancé une opération de recherche, au cours de laquelle ils ont tué un homme qui se trouvait chez lui quand sa maison a été touchée par un obus. Falloujah, localité située à cinquante kilomètres à l'ouest de Bagdad, est le théâtre d'affrontements réguliers entre les soldats américains et des hommes armés depuis la chute du régime de Saddam Hussein, le 9 avril dernier. Cet incident intervient quatre jours après l'accrochage qui a opposé des garde-frontières syriens à des militaires américains, lorsque ces derniers ont attaqué un convoi dans lequel étaient censés se trouver de hauts responsables irakiens, dont Saddam Hussein et ses deux fils. Les responsables du Pentagone, qui ont reconnu les faits, ont annoncé que cinq garde-frontières syriens ont été blessés dans l'opération, tout en se gardant de donner le nombre de morts. À Ramadi, quatre Irakiens ont été tués et deux soldats americains blessés lors de deux attaques qui ont visé des barrages routiers tenus par des patrouilles US. L'espoir de mettre la main sur Saddam Hussein a été relancé après les dernières déclarations de son secrétaire particulier, Abdelhamid Mahmoud, capturé le 16 juin. Celui-ci avait affirmé que l'ex-président irakien était vivant, ainsi que ses deux fils, et qu'ils avaient fui vers la Syrie, d'où ils ont été expulsés. Par ailleurs, les troupes américaines ont effectué des perquisitions, hier, dans le quartier de Doura, au sud de Bagdad, où elles ont arrêté deux personnes. L'opération serait motivée par une tentative d'écraser un soldat US avec une voiture quelques jours plus tôt. Sur un autre plan, l'ancien chef des inspecteurs onusiens, le Suédois Hans Blix, a déclaré que les Etats-Unis avaient “tiré des conclusions hâtives”, concernant l'existence d'armes de destruction massive en Irak. Intervenant devant le Council of Foreign Relations, un centre de réflexion new-yorkais, Blix a dit : “Nous avons fait preuve de plus de prudence dans nos jugements, et il se trouve aujourd'hui que nous avons eu raison.” Les Nations unies, qui organisent une rencontre informelle sur la reconstruction et le redressement de l'Irak, estiment que les fonds réunis jusque-là sont en deçà des besoins. L'ONU a lancé un appel à la mobilisation de fonds de 259 millions de dollars supplémentaires pour faire face aux besoins d'ici à la fin de l'année. Les pays donateurs ne semblent pas répondre rapidement aux sollicitations. Le précédent appel, du 28 mars dernier, pour recueillir 2,2 milliards de dollars, n'a rapporté en fin de compte que 870 millions de dollars, selon la vice-secrétaire générale de l'ONU, Louise Fréchette. La rencontre des Nations unies constitue, en fait, un prélude pour le déroulement d'une conférence des donateurs pour la reconstruction de l'Irak. K. A.