Les pays producteurs de l'Opep estiment qu'un prix se situant entre 70 et 75 dollars serait équitable. Les prix du pétrole se maintiennent ces derniers jours autour de 54 dollars le baril. Le Light Sweet Crude s'est stabilisé, hier, au-dessus des 54 dollars, au lendemain d'une séance de hausse à New York. Dans les échanges matinaux, le baril de Light Sweet Crude pour livraison en mai cédait 29 cents à 54,05 USD. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai reculait de 21 cents à 53,22 USD. Il faut dire que les cours de l'or noir ont nettement rebondi, jeudi, à New York. Car le marché a anticipé de plus en plus une reprise de la demande dans les mois à venir. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude pour livraison en mai a fini à 54,34 dollars, en progression de 1,57 dollar par rapport à son cours de clôture de mercredi dernier. Il avait cédé 1,21 dollar la veille, sous l'effet d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis. Jeudi, le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, a précisé qu'un baril à 70/75 dollars serait “équitable” et donnerait aux producteurs les moyens d'investir pour développer l'industrie pétrolière. “Le prix du pétrole a atteint précédemment un niveau imaginaire de notre point de vue”, a déclaré cheikh Khalifa, en faisant référence au record de 147 dollars le baril atteint en juillet 2008. “Nous pensons que le niveau faible des prix (actuellement autour de 50 dollars le baril) nuit à tout le monde et un prix équitable, de notre point de vue, serait de 70 à 75 dollars le baril”, a-t-il souligné. Les Emirats possèdent les cinquièmes réserves de pétrole au monde et leur quota de production au sein de l'Opep tourne autour de 2,5 millions de barils par jour. Les différents avis émis par Cheikh Khalifa Ben Zayed sont également partagés par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui a avoué que l'objectif primordial auquel aspirent les pays producteurs, notamment la majorité des membres de l'Opep, est d'arriver à un prix qui s'approche des 75 dollars le baril. C'est à l'aide de ce seuil que l'équilibre entre l'offre et la demande sera assuré. Ce prix garantira également la poursuite des investissements, le développement des réserves, des énergies nouvelles et renouvelables… Selon lui, les mesures prises jusque-là par l'Opep commencent à avoir des effets sur les prix et le marché mondial. Les décisions de réduction estimées à 4,2 millions de barils/jour (Mb/j), auxquelles ont recouru les pays membres de cette Organisation, ont non seulement conduit à la stabilité des cours, mais aussi à leur remontée. En effet, après une dégringolade qui l'a dévalué de 147 dollars à environ 40 dollars, le brut reprend sa hausse de nouveau pour se situer dans le seuil des 50 dollars actuellement. Cela est essentiellement dû, explique le ministre, à la discipline dont font preuve actuellement les pays producteurs de l'Opep. Certains membres, a-t-il indiqué, n'ont pas eu le temps d'appliquer la baisse de leurs productions respectives, telle que décidée au cours des différentes réunions de l'Organi-sation. Ils sont en revanche, a-t-il poursuivi, en train de s'y conformer. Pour atteindre une réduction à 100% par les membres, il faut retirer, a rappelé M. Khelil, près de 800 000 b/j du marché. La stabilité des prix ont, a-t-il expliqué également, pour origine la dépréciation du dollar par rapport à l'euro. M. Chakib Khelil a, par ailleurs, soulevé un autre paramètre qui devrait surgir au cours du 2e trimestre, à savoir une baisse de la demande. Il évalue celle-ci à 1,2 Mb/j. Elle est, a-t-il affirmé, provoquée par la récession que confirment les organismes spécialisés. Le FMI, pour ne citer que cette institution, a réduit, en effet, la croissance économique mondiale de 2,2% à -0,6% en moyenne. “Hormis quelques pays, le monde entier sera en récession durant l'année en cours”, affirme le ministre. Toutefois, le ministre de l'Energie estime que les prix pourraient atteindre les 60 dollars d'ici à la fin de l'année 2009. Pour rappel, Chakib Khelil a, lors de l'une de ses sorties, déclaré que les recettes pétrolières du pays ont atteint 6,7 milliards de dollars durant les deux premiers mois de l'année 2009. Les revenus de l'Algérie se situeront, en revanche, entre 30 milliards de dollars et 40 milliards de dollars d'ici à la fin de l'exercice en cours. Badreddine KHRIS