Un semi-remorque contenant 20 tonnes d'engrais chimiques, destinées au maquis de l'ex-GSPC, a été intercepté mercredi dernier à Dellys par les services de la Gendarmerie nationale, a-t-on appris de sources bien informées. Les gendarmes ont arrêté 10 personnes formant le noyau de cette vaste opération de ce trafic considéré comme la plus importante depuis que les autorités ont imposé, pour des raisons sécuritaires, des restrictions à la commercialisation des engrais. Parmi les personnes arrêtées, figurent deux cadres de l'usine Asmidal de Annaba alors que les huit autres sont originaires de la wilaya d'Alger dont six sont natifs d'El-Harrach et deux originaires de Annaba. Selon nos informations, les trafiquants ont utilisé des faux documents pour faire sortir les 20 tonnes de ces produits dangereux dont la valeur totale est estimée à plus de 6 milliards. Et c'est grâce à la complicité de deux employés exerçant à Asmidal que de telles quantités d'engrais ont pu être chargées sur le semi-remorque à partir des entrepôts de l'usine puis dirigées vers l'est de la wilaya de Boumerdès, région connue pour avoir toujours abrité les entrepôts d'explosifs du GSPC. Selon les premiers éléments de l'enquête, ces quantités d'engrais sont revendues 10 fois plus que les prix initiaux de l'usine fixés entre 5 800 et 11 500 DA le quintal, selon la qualité des produits. Ainsi ce sont des gros bénéfices qui sont dégagés par ces trafiquants qui s'apprêtaient, selon nos sources, à revendre une grande partie de cette marchandise à des groupes terroristes du GSPC par l'intermédiaire d'autres personnes en possession de faux documents d'agriculteurs. L'on sait que les services de sécurité ont découvert à plusieurs reprises dans des entrepôts de trabendistes ou les maquis du GSPC des casemates dans le centre du pays contenant des tonnes d'engrais, d'ammoniac et d'azote, mais jamais une quantité comme celle saisie à Dellys n'a été réalisée. C'est de quoi fabriquer des centaines de bombes comme celles qui ont explosé à Hydra ou aux Issers, estime notre source. Ainsi le GSPC, qui est en butte à des difficultés d'approvisionnement de ses maquis de ces produits utilisés dans la fabrication des bombes, suite aux mesures de restrictions commerciales prises par les autorités du pays, a recours maintenant à des bandes de trafiquants pour alimenter ses réseaux en engrais et en phosphate. L'on sait que la plupart des explosions provoquées par l'organisation dans différentes régions comme la capitale, Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou et ailleurs, ont en commun la méthode de fabrication des bombes, et les matières se constituent principalement de nitrate, d'ammoniac et d'ammonitrate, extraits des engrais ainsi que le sulfate classé comme engrais agricole très répandu. Une étude élaborée par l'équipe de la Police judiciaire de l'école de Châteauneuf à Alger a révélé avec précision l'utilisation de ces matières par les terroristes de l'ex-GSPC, dans la confection de bombes artisanales, ou encore destinées aux voitures piégées utilisées dans les opérations kamikazes. Les méthodes de fabrication sont même enseignées à travers les forums djihadistes d'Internet ou par le biais d'ouvrages vendus dans des pays étrangers. Ce qui a incité les autorités du pays à promulguer une réglementation très stricte en matière de commercialisation, de distribution mais aussi de transport des engrais chimiques pour qu'ils puissent être exploités par les agriculteurs. À noter que la dernière saisie de ces produits remonte au 18 février lorsque les douaniers interceptent à El-Tarf plus de 100 quintaux d'engrais destinés aux groupes de terroristes. Selon le bilan de l'année 2008 établi par la Gendarmerie nationale, plus de 166 tonnes d'engrais ont été saisies durant l'année 2008 dont 90% à l'est et à l'ouest du pays. La plus grande quantité a été interceptée à Sidi Bel-Abbès puisque les gendarmes arrêtent en janvier 2008 un camion transportant plus de 40 tonnes de phosphate volées. Deux mois, soit en avril 2008, ce sont 20 tonnes d'engrais qui seront saisies pour défaut de factures toujours à Sidi Bel-Abbès. à l'est du pays et plus précisément à Annaba, les gendarmes avaient mis la main sur 188 quintaux d'engrais et arrêté plus de 7 personnes dont cinq employés de l'entreprise Asmidal de Annaba. M. T.