Les éléments de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Maghnia viennent d'intercepter un convoi de cinq semi-remorques chargées de batteries usagées en provenance de la région de Sétif à destination du Maroc via Maghnia. Une enquête a été diligentée par les gendarmes qui ont réussi, après de minutieuses investigations, à mettre hors d'état de nuire un important réseau composé de plus d'une vingtaine de personnes qui s'étaient spécialisés dans le trafic de ce genre de déchets entre l'Algérie et le Maroc. Ils ont réussi à saisir plus de 56 tonnes de “déchets spéciaux toxiques” sous forme de batteries usagées de véhicules et autres, ainsi que cinq semi-remorques utilisés comme moyen de transport et un véhicule de marque Peugeot 505 qui servait d'éclaireur au convoi. Selon les mêmes sources, les personnes arrêtées, âgées entre 20 et 40 ans , sont originaires de Maghnia et de la localité frontalière de Bettaim ainsi que de Relizane. Ils opéraient au niveau de la cité bidonville d'“El Hamri”, un cloaque de constructions illicites situées à la périphérie nord-ouest de Maghnia où les trafiquants stockaient les cargaisons en provenance de l'intérieur du pays au niveau d'un grand dépôt destiné à la contrebande. Toujours selon les mêmes sources, les semi-remorques interceptés sont des véhicules “taïwan” issus d'un montage de moteurs de semi réformés en provenance du Maroc et de châssis de semi-remorques récupérés au niveau de diverses casses implantées en territoire algérien. Signalons que les grilles faites d'un mélange de plomb et d'étain, qui se trouve à l'intérieur des batteries et accumulateurs usagés, d'un poids très conséquent, sont très recherchés et appréciés par nos voisins marocains qui les recyclent pour les utiliser dans la confection de théières et autres objet de dinanderie. Il faut savoir qu'un kilo de plomb ou d'étain est racheté, à la frontière algéro-marocaine, par les trafiquants à raison de 30 dinars algériens le kilo. La quantité des déchets saisis par les gendarmes représente une valeur globale de 168 millions de centimes. Les mis en cause, vingt personnes, ont tous été déférés devant le parquet de la ville. Ali Moussa