Plus de 200 travailleurs chinois ont observé, hier, un débrayage sur le chantier de construction des 400 logements relevant du programme AADL dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli de Constantine. Le mouvement a été décidé en signe de protestation contre les violentes agressions qui les ont ciblés, ainsi que leurs biens, la veille, soit vendredi soir. Une dizaine d'entre eux ont, en effet, été blessés et évacués aux urgences médicales, suite à de violents affrontements qui les ont opposés à une bande de jeunes délinquants des quartiers de la nouvelle ville. Ces derniers se sont attaqués à la base de vie où résident pas moins de 200 travailleurs chinois. Munis de blocs de pierre et autres armes de fortune, une vingtaine de jeunes habitant Ali-Mendjeli, un quartier aussi grand qu'une wilaya de l'intérieur du pays avec plus de 80 000 habitants, ont fait irruption dans le site où ils s'en sont pris aux véhicules de service avant de faire une incursion musclée dans les dortoirs. Une fois à l'intérieur, ils détruiront tout ce qu'ils trouveront sur leur passage. Il a fallu l'intervention énergique des services de sécurité, dépêchés en grands renforts depuis les unités présentes dans la mégacité, pour ramener le calme, évitant le pire à des employés immigrés et loin de leur pays et des leurs. Selon une source sûre, les forces de sécurité ont interpellé cinq jeunes délinquants qui auraient, en attendant l'enquête en cours, pris part activement à la razzia. À l'origine de ces émeutes, une tentative d'agression pour vol dont a fait l'objet un des travailleurs chinois qui revenait du chantier des 400 logements, situé à proximité des tours AADL. Il était 19 heures, lorsqu'une bande de jeunes a pris à partie le ressortissant chinois et a tenté de lui voler son téléphone portable. Une bagarre alors éclate entre les agresseurs et d'autres travailleurs chinois venus au secours de leur collègue, avant que ces derniers n'arrivent à clore l'incident, sans gros dommages. Cela n'a pas été du goût des jeunes qui ont rameuté la cavalerie et se sont attaqués à la base de vie des travailleurs chinois. En plus des dégâts matériels enregistrés, on déplore une dizaine de blessés parmi les ressortissants qui se sont refusés à tout commentaire à la presse, préférant ainsi laisser l'affaire entre les mains de la justice en laquelle ils disent placer toute leur confiance. Une réunion d'urgence a réuni, dans la journée d'hier, les travailleurs chinois avec les responsables de projets AADL, afin de décider de la ligne de conduite à tenir face à la vague de violence à laquelle ils font face depuis quelque temps, avons-nous appris de sources locales. Ce n'est pas la première fois que les travailleurs chinois font l'objet d'agressions en Algérie. Exerçant en majorité dans le bâtiment, ces ressortissants activent dans les chantiers de l'AADL. Grâce à leur force de travail et à leur discipline, ils ont pu livrer les premiers chantiers dans les délais. Les Algériens, qui deviennent visiblement de plus en plus racistes, gagneraient à suivre l'exemple des peuples qui font du travail une des sources de richesses et de développement.