L'anonymat de la commune de Sidi Boussaïd est assujetti à l'absence de tout événement et autre facteur susceptible de la mettre en évidence. Si vous êtes de passage à Mascara, que vous avez l'intention de vous rendre à Sidi Boussaïd, que vous ne connaissez pas votre itinéraire et que vous cherchez une personne pour vous orienter, vous avez une chance sur cent de tomber sur celle en mesure de vous renseigner, non pas que les autres refusent d'accéder à votre demande, mais elles ignorent jusqu'à l'existence de cette localité. Et pourtant, Sidi Boussaïd fait partie des 47 communes sous tutelle de la wilaya de Mascara. L'anonymat de cette commune est assujetti à l'absence de tout événement et autre facteur susceptible de la mettre en évidence. Et c'est dans ces circonstances que vivent les citoyens de ce village situé aux extrémités du territoire de la région des Béni-Chougrane, endurant en silence les nombreux problèmes liés au chômage, au logement, à l'alimentation en eau potable, à la scolarité de leurs enfants, à la santé, à l'agriculture, au raccordement du gaz naturel, à l'électrification, aux voies d'accès et au transport, puisqu'aucun secteur n'émerge. Ces particularités sont énumérées par le plus communs de cette population qui prend son mal en patience, mais gardant toutefois espoir, spéculant sur des lendemains meilleurs. Dans ce contexte, deux possibilités vous sont communiquées. La première consiste à emprunter la route de Matemore et poursuivre votre chemin jusqu'à destination et la seconde est de transiter par Tighennif, prendre la route vers Sidi Kadda, puis celle de Matemore. Mais ces deux tracés sont desservis par des chemins de wilaya mal entretenus caractérisés par des nids-de-poule et une chaussée en nette dégradation qui ont pour effet de décourager les plus téméraires des automobilistes. Dans les deux cas, il faut prendre un chemin communal sur une distance de plus d'un kilomètre pour pénétrer dans le village. À l'intérieur, toutes les chaussées du tissu urbain se trouvent dans un état déplorable, une évidence que constate le visiteur neutre, une situation qui reflète le sentiment de marginalisation ressenti par la population qui reste toutefois très attachée au terroir. Implantée sur une superficie de 75,10 km2, la commune de Sidi Boussaïd compte 1 434 habitants seulement dont une grande partie vit essentiellement du travail de la terre et de l'élevage et ce, en l'absence de débouchés. Dans ce contexte, la localité enregistre un très fort taux de chômage qui met en exergue la déception des jeunes, tous niveaux sociaux confondus, contraints à s'exiler pour un éventuel emploi synonyme de ressources afin de subvenir à leurs besoins personnels et ceux de leurs parents. Si pour leur scolarité, les enfants de la commune fréquentent les établissements du premier et du second paliers disponibles sur place, les élèves admis au secondaire sont obligés de se déplacer, soit à Matemore, soit à Sidi Kadda, ce qui implique le problème de leur transport puisque ces deux établissements ne leur assurent pas l'internat. À cet effet, plusieurs chefs de famille ont décidé de mettre un terme à la scolarité de leurs enfants pour éviter d'affronter les problèmes annexes liés à l'absence de moyens de locomotion et d'éventuels risque pouvant surgir, notamment en période hivernale, avec des enfants qui quittent les foyers avant la levée du jour et ne les regagnent qu'à la nuit tombée. Si au chapitre sanitaire, la commune dispose d'un centre de santé, la population dénonce la qualité des prestations de services avec deux à trois consultations hebdomadaires effectuées par un seul médecin qui s'avèrent insuffisantes et le manque de médicaments. Quant aux nouveaux projets attribués à la commune au titre de l'année 2009, la nomenclature fait ressortir des opérations d'aménagement du stade communal, du siège de l'APC, de la maison de jeunes et de curage d'un puits pour le renforcement de l'alimentation en eau potable. La population évoque également la défectuosité de l'éclairage public et le manque de moyens de loisirs. A. BENMECHTA