La commune de Mocta Douz, qui relève de la wilaya de Mascara, est implantée dans une zone très méconnue y compris sur le plan régional même, puisque, pour parvenir à destination, les visiteurs au départ de Mascara sont contraints de demander à maintes reprises l'itinéraire à suivre et d'effectuer plusieurs étapes. Pourtant, après vérification, cette localité ne se trouve distante que de 10 km de Mohammadia, le chef-lieu de daïra dont elle dépend administrativement, mais, en l'absence de moyens de transport desservant cette ligne, les visiteurs de circonstance éprouvent les pires difficultés à aller au bout de leur voyage.L'inconvénient réside dans le fait que cette commune ne soit pas traversée par une route nationale à grande circulation, mais est située sur un axe routier de wilaya très peu fréquenté de surcroît. Et, comme la région n'a enregistré aucun événement susceptible de la faire sortir de l'anonymat, la commune de Mocta Douz est restée cloîtrée dans sa discrétion avec une population qui a pris l'habitude de vivre dans ce vaste enclos. À vocation agropastorale, le territoire de la commune est constitué en grande partie de vastes étendues de terres agricoles dont une grande superficie est certes exploitée, mais avec des rendements mitigés eu égard à la non-fertilité des sols. En effet, suite au démembrement des domaines autogérés, les nouveaux propriétaires terrains s'attellent à mettre en valeur leurs biens en procédant à la culture des produits maraîchers et ce, en dépit de la rudesse des surfaces, car à l'instar de ses voisins, la population de Mocta Douz, du moins une grande partie des ménages, vit directement ou d'une manière indirecte du travail de la terre. L'absence de débouchés accentue davantage le problème du chômage que ressentent les jeunes de la commune toutes situations sociales confondues, particulièrement les nouveaux diplômés puisque les rares postes de travail sont déjà occupés. Si les partisans du moindre effort se lamentent sur leur triste sort et vivent aux crochets de leurs parents, quitte à se dévaloriser aux yeux de leurs amis et proches, ceux qui n'ont aucun soutien et contraints à travailler par nécessité sont obligés de se déplacer pour chercher un emploi ailleurs, une opération qui relève d'un pari difficile à gagner, notamment pour ceux qui n'ont aucun appui, car défavorisés par la conjoncture actuelle qui est mise en évidence par la crise économique. Peuplée de 9 300 habitants, la localité a enregistré une très nette extension de son tissu urbain à la faveur des initiatives prises par les élus locaux relatives au morcellement en lots de terrain à bâtir des espaces libres ayant permis aux bénéficiaires de construire leurs logis qui se sont traduits par la création de nouveaux quartiers viabilisés ainsi que la réalisation des infrastructures socio-éducatives d'accompagnement tels que les établissements scolaires, sanitaires et culturels. La commune est écartée des grands axes routiers et, à titre compensatoire, la tutelle a accordé aux élus locaux un projet qui consiste en la réalisation d'un accès reliant Mocta Douz à Sidi Abdelmoumen sur une distance de 10 km. Dans le même contexte, la localité a bénéficié d'importantes opérations pour un équilibre de son tissu urbain avec la réalisation d'établissements socio-éducatifs comme une école primaire à Haï Djenina, la réalisation d'un terrain de sport de proximité à Haï Errouz, d'une salle de judo, d'une bibliothèque communale et de 15 locaux professionnels au centre du village. Dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire et, sur décision du wali de Mascara, la commune de Mocta Douz a bénéficié d'un quota complémentaire de 100 logements dans le but évident d'améliorer les conditions de vie des populations rurales et d'encourager le repeuplement des douars. Si la commune de Mocta Douz a toujours vécu à l'arrière-plan de la région, les élus locaux et la population spéculent sur la mise en service de l'autoroute Est-Ouest qui passe à proximité pour sortir de cette ornière. A. Benmechta