Ferme-Blanche reste l'ancienne appellation de l'actuelle commune dénommée Sidi Abdelmoumen, une entité qui est sous tutelle de la daïra de Mohammadia et qui relève sur le plan administratif de la wilaya de Mascara. Le terme ferme est très significatif puisqu'il est à la base de la naissance de cette localité dont l'origine remonte à l'époque coloniale, sur initiative d'un ancien propriétaire terrien qui avait décidé de construire un ensemble d'abris pour maintenir sur place les indigènes qu'il exploitait afin d'en tirer au maximum profit de leur rendement. Certes, les ouvriers n'étaient pas tous logés à la ferme puisque ceux qui n'étaient pas retenus par le commis, l'homme de confiance du colon, étaient contraints à rentrer chez eux à Perrigaux ou dans les environs pour retourner tôt le lendemain car ils travaillaient de l'aube à l'obscurité sans rechigner à la besogne, circonstances obligent. Au lendemain de l'indépendance, Ferme-Blanche est devenue Mezraâ El-Beïda, juste la traduction mot à mot de ce terme du français vers l'arabe, tandis que sa gestion a été intégrée au sein d'un domaine agricole autogéré, au même titre que son patrimoine composé de centaines d'hectares de réserves foncières, d'un important lot de matériels agricoles et des dizaines d'ouvriers qualifiés, désignés pour assurer la continuité des activités. C'est à partir de cette date que la région a enregistré les implantations des premières habitations de fortune, des opérations qui se sont accélérées au rythme de l'avancée dans le temps, évoluant en groupements, puis en îlots et suivie de la réalisation des premières infrastructures socioéducatives d'accompagnement. Après un long passage sous l'aile protectrice de Mohammadia, la localité a été élevée au rang de commune à la suite du dernier découpage administratif, une décision jugée hâtive par les spécialistes eu égard à l'absence d'éléments susceptibles de convaincre les partisans de cette séparation, d'autant plus que 90% des résidants de la région s'identifiaient aux habitants de Mohammadia avec lesquels ils partagent tout ou presque et qui s'est traduite par une transition durement ressentie. Grâce à ce nouveau statut, la région a connu un développement conséquent car dans l'optique d'une mise à niveau, la wilaya de Mascara, par le biais de la daïra de Mohammadia, a accordé un nombre important de projets relatifs à l'amélioration des conditions de vie des populations rurales regroupées ou vivant dans des zones éparses. Pour procéder à la délimitation du territoire de la nouvelle commune de Sidi Abdelmoumen, les services compétents ont annexé à Ferme-Blanche la zone que les gens de la région appelaient à cette époque Debrousville et qui s'étendait jusqu'à El-Mactaâ limitrophe à Marsat El-Hadjadj, anciennement Port aux poules, une commune qui relève de la wilaya d'Oran. Cette localité côtière a permis et permet toujours d'une manière directe ou indirecte à Sidi Abdelmoumen de sortir de l'anonymat car tous les baigneurs des régions est, ouest et sud de Mascara désireux se rendre à Port aux poules doivent obligatoirement transiter par Mohammadia et emprunter cet unique itinéraire très fréquenté en période estivale. Avec une population fixe définie par le dernier recensement à 14 800 âmes, Sidi Abdelmoumen rivalise en densité avec les principaux villages de la wilaya et bénéficie même des avantages que procurent les visiteurs temporaires mais également les passagers nombreux en été. La situation géographique de la commune est mise à profit par les jeunes résidants en quête de fraîcheur pour parcourir la faible distance les séparant de la mer à vélo ou à pied car l'étape est constituée d'une ligne droite dominée par le plat. Dans le but évident d'encourager la fixation des populations et le repeuplement des douars, la wilaya de Mascara a accordé à la commune plusieurs projets susceptibles de mettre en confiance ces ruraux, telles que les opération liées au renforcement des infrastructures socioéducatives, à l'alimentation en eau potable, à l'assainissement, au revêtement des rues et des ruelles, à l'éclairage public et à l'aménagement urbain. Dernièrement et, sur décision du wali, Sidi Abdelmoumen a bénéficié de la réalisation d'une bibliothèque communale, de la construction de 100 nouveaux logements dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire, portant à 380 le nombre d'unités accordées à la commune depuis 2005. Dans le même contexte, les jeunes hommes de la localité ont bénéficié d'un premier quota composé de 50 locaux professionnels et les jeunes filles de l'ouverture d'une maison de la couture, des initiatives qui visent à atténuer le problème du chômage. À l'instar de leurs semblables des autres contrées, les résidants de Sidi Abdelmoumen sont confrontés aux multiples problèmes : emploi, logement et divertissement.