Le président du RND sera à Alger, tandis que le Chef du gouvernement aura l'oreille tendue vers Amizour ! C'est ce matin que s'ouvre, à l'hôtel Safir Mazafran, la première session ordinaire du conseil national du RND, issu du congrès qui a eu lieu au mois de mai dernier. Cette réunion, prévue initialement quinze jours après les assises du parti, a dû être ajournée en raison du tremblement de terre qui a frappé l'Algérie. Les 271 membres de cette instance suprême entre les deux congrès devraient élire le bureau national dont le nombre est compris entre 15 et 17 au lieu de 11 et 15 comme cela avait été le cas pour le bureau sortant. Contacté hier, Miloud Chorfi, le porte-parole du Rassemblement national démocratique, mais aussi chef du groupe parlementaire, a précisé que cette session du conseil national post-congrès aura à examiner deux points dans son ordre du jour. Il s'agit de débattre du règlement intérieur du parti et de son adoption, puis de l'élection de l'exécutif. Concernant le règlement intérieur, l'opération à tout l'air d'une simple formalité dans la mesure où les militants de ce parti ont eu tout le loisir de discuter et d'enrichir l'avant-projet, lors des pré-congrès régionaux, mais aussi lors des assises du mois de mai. Autant dire que le texte qui sera présenté aujourd'hui ne risque pas de subir de grands chamboulements, sinon quelques retouches de forme. Un texte qui consacre de manière assez prononcée la mainmise de Ahmed Ouyahia sur toutes les structures du parti, d'autant plus qu'il vient d'être promu président du parti. Le règlement intérieur, dont les grandes lignes ont été développées lors du congrès, ne laisse pratiquement aucune marge de manœuvre aux adversaires de Ouyahia qui, du reste, sont tous passés à la trappe, à quelques personnalités près. Le verrouillage des règles du jeu est tel que même la composante du nouveau conseil national est majoritairement acquise à la cause du Président. Ouyahia, qui évoluera sur du velours, aura ainsi les coudées franches pour constituer un exécutif qui lui obéira au doigt et à l'œil. Même si l'on dit que le bureau national sera “élu”, il est loisible de deviner que les jeux sont déjà faits et que les 15 ou 17 noms des membres de l'exécutif du RND sont d'ores et déjà connus. Des sources proches de la direction du parti confient qu'une bonne partie de l'équipe sortante sera reconduite sans surprise, à l'image de Seddik Chiheb, Miloud Chorfi, Abdelkrim Harchaoui et Bouzeghoub qui font partie des fidèles collaborateurs du président Ouyahia. Nos sources avancent également l'entrée de Nouara Djaffar et de Abdessalm Bouchouareb au bureau exécutif. Ces deux personnalités figurent aussi parmi les plus proches cadres du RND de Ahmed Ouyahia. Ce n'est d'ailleurs pas fortuit que ce dernier ait repêché dans son “quota” la députée de Sétif, lors de l'élection du conseil national, après avoir été éliminée par les militants de sa wilaya. Cela dit, au-delà du registre organique, le conseil national du RND coïncide avec la tenue du conclave de l'Interwilayas qui s'ouvre aujourd'hui, à Amizour, pour décider de la conduite à tenir par rapport à l'offre du dialogue du gouvernement. Etant personnellement l'artisan de cette initiative, Ahmed Ouyahia aura, ce jour, une oreille tendue vers les travaux du conseil national de son parti et l'autre vers les résultats de la réunion des archs. Double casquette oblige, Ahmed Ouyhia devrait certainement se soucier beaucoup plus de la réponse de l'Interwilayas que des travaux du CN de son parti dont il connaît parfaitement les résultats. H. M.