Le Rassemblement national démocratique (RND) entamera aujourd'hui les travaux de son troisième congrès. Ahmed Ouyahia, secrétaire général sortant, a exclu, dans ses déclarations la semaine dernière à la Chaîne II de la Radio nationale, « toute surprise » lors de cet « événement important dans la vie du parti ». Mais sa nomination lundi à la tête du gouvernement, en succession à Abdelaziz Belkhadem, peut en être une. Du moins pour les quelque 180 000 militants de cette formation. Cet événement de dernière minute ne fera que renforcer sa position de « leader incontournable » au sein de cette jeune formation de 11 ans. Tout porte à dire que sa réélection au poste de secrétaire général serait une simple formalité étant donné qu'il ne souffre d'aucune concurrence qui puisse le reléguer au second plan. Arrivée pour la première fois à la tête du RND à la faveur de la session extraordinaire du conseil national, tenue en janvier 1999, Ahmed Ouyahia, après avoir survécu difficilement à une période de turbulences (2001-2002), a su reprendre le dessus et se placer comme l'homme fort du parti. C'est ainsi qu'il a été de nouveau élu à cette même fonction par le deuxième congrès du parti, en mai 2003. Pendant les cinq dernières années, M. Ouyahia a beaucoup investi dans l'amélioration de son assise, notamment en se faisant entourer par les cadres du parti qui lui sont les plus fidèles. D'ailleurs, il n'a eu aucune difficulté à faire taire le vent de contestation qui soufflait par-ci, par-là sur le parti. Aujourd'hui, plus que jamais, M. Ouyahia semble être sûr de lui et rassuré quant à ce congrès, dont les travaux prendront fin vendredi 27 juin, se déroulera comme il le voulait, sans turbulences ni incidents. Lors de sa dernière sortie médiatique, le 19 juin dernier, M. Ouyahia a indiqué que le RND, de par son expérience de plus d'une décennie, va traverser ce cap avec « succès ». Pour éviter qu'il y ait des mécontents, les organisateurs de ce rendez-vous ont élargi la concertation et le débat à une grande partie de militants. M. Ouyahia a parlé de 78 000 militants qui ont pu « se réunir et s'exprimer ». Le parti a également tenu huit congrès régionaux qui ont vu la participation de 1200 militants et un congrès spécial pour les militants établis à l'étranger. Parmi les participants, 1400 congressistes ont été élus. Ces rencontres, comme l'a expliqué M. Ouyahia, ont été organisées dans le but de donner à tout le monde la possibilité de s'exprimer et de participer à l'élaboration du programme du congrès. Ainsi, parmi les décisions prises lors de ces rencontres, il y a la nécessité de renforcer davantage la place de la femme au sein des structures dirigeantes du parti. A la faveur de ces discussions, il a été décidé de consacrer 60 sièges au sein du futur conseil national aux femmes militantes. Cela représente 25% du nombre total de ses membres qui s'élève à 270. Cela alors qu'il y avait seulement 36 dans le conseil national issu du 2e congrès et 12 dans le premier. Au RND, on considère cela comme un « geste important » pour l'encouragement et l'épanouissement de la femme politicienne et « un pas en avant » pour son émergence sur la scène politique. Autre nouveauté de ce congrès : la création d'un club de réflexion qui sera ouvert aux non-militants. La mission de ce club de réflexion est d'organiser des débats autour des questions nationales et internationales. Outre d'être sûr de la « bonne organisation » de ce congrès, M. Ouyahia exclut tout changement ou revirement de positions au sein du parti. « Il n'y aura pas de révolution dans les positions du RND », a-t-il précisé. Selon lui, les congressistes ont décidé d'élaborer « une résolution spéciale sur les questions économiques et sociales ». Ce qui est une « nouveauté » au sein de cette formation. Lors des précédents congrès, il y a une résolution sur le programme du parti et une autre sur le règlement intérieur et les statuts.