La commune déshéritée de M'kira, dans la région de Tizi Gheniff, 50 kilomètres au sud de Tizi Ouzou, accuse un grand retard en matière de développement si bien que son P/APC a axé son intervention sur l'essentiel lors de la séance que lui a réservée l'exécutif de wilaya en novembre dernier. Ce manque est considérable car jusqu'au jour d'aujourd'hui, il existe encore dans cette municipalité des villages enclavés à telle enseigne que des projets dans le cadre du PPDRI leur sont inscrits. Entre autres, on citera à titre d'exemple, les villages de Tahachat et d'Imândène. Selon le P/APC de M'kira, des opérations d'assainissement, d'AEP et de revêtement sont programmées pour ces deux villages : “Plus de quarante millions de dinars sont débloqués à cet effet. Les projets sont confiés à des entreprises. Ainsi, leur lancement est imminent.” Par ailleurs, notre interlocuteur nous a confié que ces deux villages ont bénéficié de deux terrains de sports combinés dans le même cadre, c'est-à-dire celui des PCD (Plans communaux de développement). Alors que ce premier responsable se demande sur le sort réservé pour les opérations retenues dans le cadre des PSD (Plans sectoriels de développement). “Si les opérations qui sont de notre ressort sont pour le moment possibles, il n'en est pas de même pour celles du sectoriel”, a-t-il enchaîné. Certes, toutes ces petites opérations viendront à point nommé améliorer les conditions de vie de ces montagnards, mais sur le plan de l'emploi, les jeunes de ces deux villages n'ont rien. Ainsi, certains d'entre eux voudraient bénéficier de crédits ou d'aides afin de lancer des activités diverses. Pourtant, en plus des projets, les PPDRI prévoient des mesures d'accompagnent en vue de retenir sur place les populations rurales qui ont tendance à quitter leurs villages en quête d'un cadre de vie meilleur. “Notre commune enregistre encore des poches de pauvreté considérables. À M'kira, il n'y a rien qui peut retenir les jeunes. Aucune perspective d'avenir. D'ailleurs, les jeunes sont tous des candidats à l'exil au péril de leur vie”, nous a dit un autre responsable local. “Si ailleurs, il y a tout de même des opportunités pour trouver un emploi, ne serait-ce que temporaire, dans cette région, c'est l'oisiveté à longueur de journée”, a poursuivi un autre jeune. La seule solution qui pourrait fixer quelques-uns dans leurs villages est d'accorder un peu d'importance à l'agriculture de montagne : plantation d'arbres fruitiers, élevage, apiculture... En tout cas, dans cette vaste contrée, les jeunes préféreraient s'exiler même à Ouagadougou, pour reprendre l'expression de l'un d'eux, que de rester coincés dans ces montagnes qui ne font plus vivre.