Le président de l'USM Alger, Saïd Allik, a estimé, dans une déclaration à Liberté Foot, que “les dernières mesures annoncées par la FAF vont se heurter à une dure réalité du terrain”. “Le plan d'action annoncé par la FAF n'est pas réalisable, à mon sens, dans l'immédiat, pour la simple raison que ceux qui sont derrière sa confection sont complètement déconnectés de la réalité du terrain. Ils oublient que les moyens humains et infrastructurels ne permettent certainement pas de tels projets, à mon sens, on a mis la charrue avant les bœufs. Prenez l'exemple de la création des huit catégories, les U20, U19, U18, U17, U16, U15, U14 et U13. Pensez-vous que les clubs sont capables de mettre en place ces équipes avec pas moins de 25 joueurs par catégorie ? Et quand bien même on ferait du remplissage en faisant recruter du tout-venant, où ces jeunes vont-ils s'entraîner ? Il faut savoir qu'à l'heure actuelle, avec les catégories que nous avons déjà, nous éprouvons les pires difficultés à les faire travailler le minimum dans la semaine. Les jeunes catégories se retrouvent à partager le stade en quatre, voire cinq parties. Comment voulez-vous alors faire du bon boulot avec huit catégories de 25 joueurs chacune. Et puis, comment va-t-on organiser les compétitions pour toutes ces catégories sachant qu'elles ne vont pas tout de même se limiter à s'entraîner ? A-t-on le nombre d'arbitres suffisant pour le faire ? Moi, je dis que non ! C'est facile alors de faire du chiffre dans le sens où l'on veut visiblement multiplier le nombre de licenciés en football, mais faire travailler et jouer tout ce beau monde relève à mon sens du domaine de l'impossible, même si la FAF promet une aide financière à ce propos”, martèle Allik. Et d'ajouter : “Il s'agit d'être réaliste et de faire l'inventaire d'abord des moyens humains et surtout infrastructurels que nous avons. Une fois que nous aurons réuni ces moyens, ce qui passe par une grande implication de l'Etat, nous pouvons alors voir plus grand.” Pour Allik, “l'urgence aujourd'hui est de doter les clubs de terrains pour y construire des centres d'entraînement et de formation. Il appartient aux clubs de faire de la formation. Il faut donner aux équipes l'outil de travail nécessaire pour accomplir ce volet important dans le développement du football. Il faudra aussi investir dans la formation et le recyclage des techniciens. Je suis convaincu qu'avec des centres de formation dignes de ce nom, comme ceux qu'on voit chez nos voisins du Maghreb et un encadrement de qualité, le football pourra produire des merveilles. Voyez un peu l'exemple de l'académie de la FAF, en moins de deux ans, elle a réalisé une performance extraordinaire en se qualifiant au Mondial des moins de 17 ans. C'est ce genre d'expérience qu'il faut multiplier chez les clubs pour garantir la pérennité de la formation”. Allik regrette que “les techniciens et les présidents de club n'aient pas été consultés avant d'établir un tel plan”. “Tout le monde est mis devant le fait accompli, et on nous demande même d'appliquer ces mesures dès la saison prochaine. Moi, je dis que ce sera la cacophonie et les retombées seront encore plus néfastes pour le football algérien”, conclut-il. SAMIR LAMARI