Teguia n'a rien vu, rien entendu Entouré d'une flopée de présidents de parti que l'on croyait enterrés, le coordinateur de la commission n'avait rien à dire, surtout concernant le déroulement du scrutin. L'on se demande pourquoi le coordinateur de la commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle avait convoqué la presse hier. Mohamed Teguia n'avait rien à dire, sauf, peut-être, que sa commission avait bien rempli sa mission et que les 40 000 éléments payés par le Trésor public avaient justifié leurs primes. Entouré d'une flopée de présidents de parti que l'on croyait enterrés, Mohamed Teguia n'avait rien à dire, surtout concernant le déroulement du scrutin. Il avait, d'ailleurs, du mal à s'exprimer, au point où Mohamed Chérif Taleb, est monté à la tribune pour lui porter main forte et préciser que la mission de la commission se terminait au moment de l'annonce, par le ministre de l'Intérieur, des résultats préliminaires de l'élection. Pour les recours des représentants des autres candidats, Mohamed Teguia dira que c'est du ressort du Conseil constitutionnel. Pour lui, le travail de la commission consistait surtout à départager les temps de passage des candidats dans les médias audiovisuels. Pour le reste, il dira que la commission n'a pas reçu de recours “juste des allégations, des paroles, mais pas de preuves”. Donc, pour lui, ces recours “ne sont ni officiels ni acceptables”. Il estime que les représentants des candidats auraient dû prendre attache avec les commissions locales, là où des supposés cas de fraude ou de bourrage des urnes se seraient produits. Pour M. Teguia, “la commission a accompli sa mission avec succès”. Ce n'est pas l'avis d'un président de parti, assis quelques mètres devant lui, et qui nous confia en aparté, que la commission n'a rien fait, elle ne tenait pas de réunions régulières. Evidemment, il omettra de mentionner que lui et tous les autres avaient bien reçu leurs indemnités évaluées à 15 000 DA par jour. Mais au-delà de ce que pouvait dire le coordinateur de la commission politique nationale, il y a lieu de se poser des questions sur l'utilité d'une telle commission. Abandonnée à une certaine époque, elle a dû être relancée pour l'élection présidentielle, pour répondre aux vœux de certains partis politiques. Mais force est de constater qu'elle a été noyée par des partis politiques qui ne sont ni candidats, encore moins présents sur la scène politique nationale. Une commission qui a permis, surtout à certains, de se faire un petit pécule, le temps d'une campagne électorale. A. B.