Le GSPC tente-t-il de se redéployer dans cette région ou veut-il faire diversion afin de frapper ailleurs ? La question mérite d'être posée. Pas plus tard que mercredi dernier, en fin d'après-midi, à 18h, un cuisinier d'un cantonnement militaire et un garde communal de la commune de Béni K'sila ont été tués dans une embuscade terroriste alors qu'ils se rendaient à bord d'un véhicule en direction du siège de la police communale d'Imarghouène pour ravitailler cette dernière. À quelques centaines de mètres avant leur arrivée au siège de la garde communale, les deux victimes ont essuyé un tir nourri d'un groupe terroriste embusqué dans les buissons du bord de la chaussée du lieu-dit Taourirt-Taguemount. Les deux victimes ont péri sur le coup et ont été transférées à l'hôpital Khelil-Amrane de Béjaïa. Le lendemain, soit jeudi, à 9h, un faux barrage a été dressé par un groupe terroriste juste à l'entrée du village Ighzer-Abbas, commune de Béni K'sila, en venant d'Adekar. Un fourgon d'un boulanger approvisionnant les bases de l'armée stationnées dans la contrée de Béni K'sila a été incendié et son propriétaire a été blessé par trois balles après avoir tenté de fuir alors que son compagnon pris en autostop a été relâché par les terroristes. Ils étaient deux terroristes à se dresser sur l'axe routier. L'un est habillé en tenue de la BMPJ et l'autre en treillis militaire. La victime, blessée par trois balles, a été laissée pour morte au bas de la chaussée avant qu'elle soit secourue par un particulier vers la polyclinique d'Adekar et transférée après vers l'hôpital de Sidi-Aïch. Hier, la population de la commune de Béni K'sila et celle des communes limitrophes n'ont pas hésité à exprimer leur inquiétude après ce double forfait meurtrier des terroristes du GSPC. “On n'arrive pas à comprendre comment ils ont pu frapper à deux reprises en si peu de temps et presque sur le même périmètre”, se disent toujours depuis hier les citoyens de la région du moins ceux qui acceptent d'aborder cet événement terroriste sanglant. La majorité de la population fuit le sujet comme on fuit la peste. C'est dire le climat de psychose dans lequel est plongée la contrée. “C'est un relief boisé et très accidenté qui rend la lutte antiterroriste difficile, et il y a aussi une baisse de la vigilance des habitants”, expliquent certains analystes de la question sécuritaire alors que d'autres, observateurs politiques, incombent ce relâchement de vigilance à la politique de réconciliation nationale mise en œuvre. Il y a lieu de signaler que c'est la deuxième fois que les terroristes du GSPC ont frappé doublement par des attentats meurtriers en si peu de temps sur le territoire de la wilaya de Béjaïa. La première fois c'était fin août 2006 lorsque deux policiers en faction et un citoyen ont été assassinés en plein centre-ville d'El-Kseur. Le 2 septembre de la même année, 4 policiers d'une patrouille de la BMPJ d'Adekar et un civil ont été assassinés dans une embuscade terroriste tendue sur la RN12 entre El-Kseur et Adekar. Après les attentats de mercredi dernier, une question se pose : s'agit-il d'une nouvelle stratégie des terroristes ? Difficile de répondre. Toujours est-il la vigilance de tout un chacun reste de mise pour mettre en échec les objectifs criminels du GSPC. L. OUBIRA