Le département d'Abdelkrim Abed vient de se doter, pour la première fois, d'une étude complète sur le diagnostic du système de formation et de perfectionnement des cadres du secteur de la formation professionnelle. À l'ouverture des travaux de la journée d'étude portant sur les résultats de cette enquête qui s'est tenue, hier, à l'Institut national de la formation professionnelle (INFP) d'El-Biar, le ministre a déclaré que cette étude vise la réalisation d'un “portrait” sur les prestations du réseau d'ingénierie pédagogique, en matière de formation continue, qui s'inscrivent pleinement dans les objectifs de réforme du secteur et de sa mise à niveau. M. Abed a également indiqué que l'enquête a été subventionnée par le ministère de l'enseignement supérieur, dans le cadre du Fonds national de la recherche scientifique et du développement technologique. La particularité de l'enquête nationale, qui a démarré en 2000, réside dans le fait que celle-ci a touché un échantillon de 1 875 cadres, exerçant dans les 48 wilayas, et les différents segments de l'activité de formation et de perfectionnement (formateurs, inspecteurs, encadrement administratif et pédagogique des établissements et encadrement des directions de wilaya et de l'administration centrale), complétant les travaux partiels qui ont été menées jusque-là par l'INFP. Une équipe de six cadres de cet institut, dirigée par Mme Bouchama, a mené le travail, pour les années 1997, 1998 et 1999, aux côtés d'une dizaine d'enquêteurs, pour la plupart des universitaires. “Cette étude nous a confirmé les insuffisances déjà révélées par les autres études partielles, en ce qui concerne la qualité des prestations de la formation ; en même temps, nous avons été au-delà du travail réalisé jusque-là, en termes de besoins et d'attentes des populations chargées de la formation et de l'encadrement pédagogique et administratif”, a soutenu Mme Bouchama, en faisant référence, notamment, à la mise en œuvre des programmes d'action à court et moyen terme, et aux objectifs finaux d'amélioration de la qualité des formations dispensées par le secteur. Cette responsable a enfin rappelé qu'une pré-enquête sur Alger a été menée aux fins de tester le questionnaire initial, d'identifier ses points faibles et d'apporter les ajustements nécessaires avant son utilisation définitive. H. A. Un échantillon de 1 875 cadres • L'étude de diagnostic du système de formation continue des cadres du secteur a été engagée au début de l'année 2000. Elle a touché une population de 1 875 cadres, exerçant dans les différents secteurs de la formation professionnelle et présentant les caractéristiques suivantes : - 72% des cadres sont âgés de moins de 46 ans ; - 68% sont de sexe masculin ; - 58% ont un niveau inférieur à la 3e année secondaire ; - 30% sont diplômés du CAP et 22% sont des TS ; - 30% ont une ancienneté de 18 ans et 23% exercent dans le secteur depuis 8 ans. L'enquête a révélé que 83% des personnes approchées ont déjà suivi une formation, 38% un perfectionnement technique, 29% un perfectionnement pédagogique et 17% n'ont bénéficié d'aucune formation. Elle a permis de déceler les besoins en matière de programme de formation. Ainsi, 24% des cadres pensent que le programme est en adéquation totale aux besoins professionnels, 58% optent pour le programme à la carte, 73% mettent en avant la concertation avec les autres secteurs et 50% pensent que l'élaboration d'un programme est tributaire des besoins en formation. L'enquête a également montré que 66% des personnes interrogées n'ont reçu aucune formation en dehors du secteur, 53% ne consultent pas Internet et 62% ne fréquentent aucune bibliothèque. Sur la question relative aux attentes prioritaires, 64% se sont prononcés pour un enrichissement des programmes, 63% pour la mise en relation entre la formation continue et la gestion des carrières, et 60% pour l'amélioration de l'information sur la formation. Il faut réviser le statut du cadre • L'enquête nationale a donné lieu à des propositions de programme d'actions, pour la consolidation de la formation continue des cadres. Ce programme distingue quatre volets : la gestion des ressources humaines, la politique de la formation continue, l'organisation de ce type de formation et l'amélioration du contenu des programmes de formation. Il envisage plusieurs actions, parmi lesquelles figurent la révision des statuts des cadres du secteur, l'élaboration des bilans de compétences, l'intégration de la formation continue dans la gestion de carrière, la réorganisation de la stratégie d'information sur la formation, la mise à niveau des formateurs et l'actualisation des programmes existants. Sur le plan des activités à engager sur le terrain, il est suggéré notamment l'amélioration des conditions de travail, l'obligation de mise en formation pédagogique des formateurs nouvellement recrutés, l'élaboration d'un fichier de compétences et l'installation d'une structure chargée du suivi des formés, de même que la mise en place de groupes de travail pour l'élaboration des programmes de formation. H. A.